Critique film
Publié le 17/11/2025 à 13:27 par Grégory
Hurry Up Tomorrow

7,5 /10
Abel, une star de la musique, est entraîné par une de ses fans dans une odyssée qui l'amènera à remettre en question les fondements mêmes de son existence
Quand les lumières s’éteignent et que débute "Hurry Up Tomorrow", on comprend vite qu’on n’est pas devant un film calibré pour plaire à tout le monde. Trey Edward Shults ne cherche pas à rassurer : il installe un climat étrange, presque anxieux, dans lequel le silence, les respirations et les regards en disent plus que les dialogues. Le début peut dérouter : peu d’explications, beaucoup d’atmosphère. Mais si l’on accepte d’entrer dans son rythme, quelque chose se met en place — un malaise fascinant, une immersion dans l’esprit d’un artiste au bord de la rupture.
Visuellement, le film est une réussite. On est happé par une esthétique nocturne : néons, arrière-scènes de concerts, chambres d’hôtel silencieuses… La caméra flotte parfois comme un esprit, suit le personnage de près jusqu’à l’étourdissement. Shults ose les plans longs, les silences, les visages en gros plan.
Cela peut paraître trop stylisé pour certains spectateurs, mais cette ambition formelle raconte quelque chose : la fatigue d’exister sous les projecteurs, le vertige de devoir être quelqu’un tout le temps. On sent que la forme n’est pas là pour faire joli, mais pour coller à l’état mental du personnage.
Le protagoniste (un artiste qui vacille entre performance et effondrement intérieur) n’est pas toujours sympathique, mais profondément humain. On le voit vaciller, se taire, exploser, revenir au silence. Ce n’est pas un héros, ni une icône : c’est un être en survie.
Autour de lui, les personnages secondaires ne sont pas toujours développés mais restent marquants : le manager qui s’inquiète sans savoir aider, la fan qui cherche à comprendre, les autres musiciens, les ombres dans le public. Le casting joue juste, sans en faire trop, avec une retenue qui rend certaines scènes très authentiques.
Au-delà de la célébrité, "Hurry Up Tomorrow" parle surtout de solitude, de désillusion et d’identité. Que reste-t-il de soi quand tout le monde veut quelque chose de vous ? Peut-on encore créer quand on se sent vide ? Ces questions traversent le film sans jamais être formulées directement, mais elles résonnent dans les silences, dans les regards fatigués, dans les instants où la musique s’interrompt brutalement.
L’émotion ne vient pas d’un grand discours mais d’un détail : un micro abandonné, une voix qui craque, un public qui se tait. Et c’est là que le film touche juste : dans sa fragilité.
"Hurry Up Tomorrow" n’est pas un film "facile". Il peut sembler lent, déroutant ou trop contemplatif. Mais il laisse une empreinte, comme une mélodie qui reste dans la tête bien après le générique. Ceux qui aiment les films qui prennent des risques, qui préfèrent l’émotion brute aux grands effets, y trouveront quelque chose de rare.
En résumé : imparfait mais sincère, parfois dur mais profondément humain.
Visuellement, le film est une réussite. On est happé par une esthétique nocturne : néons, arrière-scènes de concerts, chambres d’hôtel silencieuses… La caméra flotte parfois comme un esprit, suit le personnage de près jusqu’à l’étourdissement. Shults ose les plans longs, les silences, les visages en gros plan.
Cela peut paraître trop stylisé pour certains spectateurs, mais cette ambition formelle raconte quelque chose : la fatigue d’exister sous les projecteurs, le vertige de devoir être quelqu’un tout le temps. On sent que la forme n’est pas là pour faire joli, mais pour coller à l’état mental du personnage.
Le protagoniste (un artiste qui vacille entre performance et effondrement intérieur) n’est pas toujours sympathique, mais profondément humain. On le voit vaciller, se taire, exploser, revenir au silence. Ce n’est pas un héros, ni une icône : c’est un être en survie.
Autour de lui, les personnages secondaires ne sont pas toujours développés mais restent marquants : le manager qui s’inquiète sans savoir aider, la fan qui cherche à comprendre, les autres musiciens, les ombres dans le public. Le casting joue juste, sans en faire trop, avec une retenue qui rend certaines scènes très authentiques.
Au-delà de la célébrité, "Hurry Up Tomorrow" parle surtout de solitude, de désillusion et d’identité. Que reste-t-il de soi quand tout le monde veut quelque chose de vous ? Peut-on encore créer quand on se sent vide ? Ces questions traversent le film sans jamais être formulées directement, mais elles résonnent dans les silences, dans les regards fatigués, dans les instants où la musique s’interrompt brutalement.
L’émotion ne vient pas d’un grand discours mais d’un détail : un micro abandonné, une voix qui craque, un public qui se tait. Et c’est là que le film touche juste : dans sa fragilité.
"Hurry Up Tomorrow" n’est pas un film "facile". Il peut sembler lent, déroutant ou trop contemplatif. Mais il laisse une empreinte, comme une mélodie qui reste dans la tête bien après le générique. Ceux qui aiment les films qui prennent des risques, qui préfèrent l’émotion brute aux grands effets, y trouveront quelque chose de rare.
En résumé : imparfait mais sincère, parfois dur mais profondément humain.



VOUS AIMEREZ AUSSI :
RECOMMANDATIONS :
COMMENTAIRES :
Veuillez vous connecter afin d'écrire un commentaire
Se Connecter
0 commentaire

















