Deux étudiantes en sciences occultes sont à la recherche du tombeau de la comtesse Wandessa, personnage historique suspecté de vampirisme. Égarées en pleine campagne, elles sont accueillies dans la demeure isolée du comte Waldemar Daninsky, condamné à se transformer en loup-garou depuis qu'il a été lui-même mordu.

Réalisé en 1971, "La Furie des Vampires" s’inscrit dans la grande tradition du cinéma d’épouvante européen des années 70, où les studios espagnols tentaient de rivaliser avec la Hammer anglaise. León Klimovsky, artisan prolifique du fantastique, propose ici une œuvre baroque, à la fois naïve et envoûtante, qui joue sur les codes classiques du mythe vampirique tout en y injectant une certaine sensualité.

L’intrigue, somme toute conventionnelle – une noble lignée maudite, des créatures nocturnes qui surgissent et un groupe de victimes potentielles – se distingue surtout par son atmosphère. Les décors gothiques, les éclairages colorés et les brumes artificielles donnent au film un charme désuet, presque théâtral, qui en fait un objet de fascination pour les amateurs de bis.

Klimovsky n’hésite pas à accentuer l’aspect érotique et macabre des vampires, suivant une tendance de l’époque où l’horreur flirtait volontiers avec le charnel. Ce mélange crée un ton étrange, parfois maladroit, mais toujours captivant par son audace.

Bien sûr, les effets spéciaux datent, et certains dialogues paraissent caricaturaux aujourd’hui. Pourtant, c’est précisément ce côté excessif et un peu kitsch qui fait tout le sel du film. "La Furie des vampires" ne cherche pas le réalisme : il embrasse le fantastique avec une sincérité totale.

Au final, ce film reste une curiosité à savourer pour son ambiance gothique et son esthétique outrancière. Plus qu’un simple récit de vampires, il est le témoin d’une époque où le cinéma de genre osait l’excès, sans complexe.