Critique film
Publié le 24/09/2025 à 10:25 par Grégory
Poupée de Sang

7 /10
Un jeune couple se fait accoster en pleine rue par un homme qui prétend être un ancien camarade de classe. Sa femme et lui les invitent à dîner dans leur maison en rase campagne. La soirée va prendre une tournure funeste après une étrange séance de spiritisme...
Derrière son titre français faussement poétique, "Poupée de Sang" (ou "Escalofrio") cache une œuvre bien plus dérangeante que ce qu’on pourrait croire. Réalisé par Carlos Puerto et produit par Juan Piquer Simón, le film nous entraîne dans un univers trouble de rituels sataniques, de possession et de manipulation psychologique. Loin des récits d’exorcisme classiques, "Escalofrío" explore une forme de mal plus insidieuse, plus intime : celui qui s’immisce dans le quotidien d’un couple ordinaire, et le détruit de l’intérieur.
Le film commence doucement, presque banalement. Andrés et Ana, jeunes citadins sans histoire, emménagent dans une maison isolée pour vivre leur amour loin du tumulte. Mais l’apparition d’un ancien ami, Bruno, va tout faire basculer. Ce dernier les entraîne dans des séances occultes et des expériences pseudo-mystiques qui glissent vite vers le cauchemar. L’atmosphère devient rapidement délétère, à mi-chemin entre rêve éveillé et crise d’angoisse collective. Le spectateur, comme les personnages, perd peu à peu ses repères.
Ce qui frappe, c’est l’ambiance. Carlos Puerto filme avec une lenteur hypnotique, qui finit par étouffer. L’image est souvent saturée, les décors sont confinés, les visages impassibles. Le film distille un malaise constant, accentué par une bande-son étrange, parfois dissonante, qui renforce la sensation d’irréalité. Le sexe et la mort se mêlent dans une danse morbide, typique du cinéma d’exploitation ibérique de l’époque. On pense parfois à "Le Frisson de l'Angoisse", parfois à "Le Locataire" de Polanski, avec une touche bien plus perverse.
Les scènes de possession ou de rituels ne cherchent pas à choquer frontalement, mais elles dérangent profondément. L’horreur naît ici de la suggestion, de l’instabilité mentale croissante, et de la rupture progressive avec le réel. Le film flirte parfois avec le surréalisme, sans jamais totalement y basculer. Cette ambiguïté permanente (rêve, délire, magie noire ?) est sans doute ce qui rend "Escalofrío" si singulier, et au fond, si perturbant.
En résumé, "Poupée de Sang" est une œuvre oubliée mais précieuse pour qui aime le cinéma bis des années 70, celui qui ose mêler sexe, ésotérisme et folie avec une sincérité désarmante. Ce n’est pas un film parfait, loin de là : son rythme lent, ses dialogues parfois plats, ses effets datés pourront rebuter. Mais il possède une ambiance unique, une tension sous-jacente qui colle à la peau. Une vraie curiosité du fantastique espagnol, à réserver aux amateurs d’horreur psychologique tordue et d’ambiance malsaine.
Le film commence doucement, presque banalement. Andrés et Ana, jeunes citadins sans histoire, emménagent dans une maison isolée pour vivre leur amour loin du tumulte. Mais l’apparition d’un ancien ami, Bruno, va tout faire basculer. Ce dernier les entraîne dans des séances occultes et des expériences pseudo-mystiques qui glissent vite vers le cauchemar. L’atmosphère devient rapidement délétère, à mi-chemin entre rêve éveillé et crise d’angoisse collective. Le spectateur, comme les personnages, perd peu à peu ses repères.
Ce qui frappe, c’est l’ambiance. Carlos Puerto filme avec une lenteur hypnotique, qui finit par étouffer. L’image est souvent saturée, les décors sont confinés, les visages impassibles. Le film distille un malaise constant, accentué par une bande-son étrange, parfois dissonante, qui renforce la sensation d’irréalité. Le sexe et la mort se mêlent dans une danse morbide, typique du cinéma d’exploitation ibérique de l’époque. On pense parfois à "Le Frisson de l'Angoisse", parfois à "Le Locataire" de Polanski, avec une touche bien plus perverse.
Les scènes de possession ou de rituels ne cherchent pas à choquer frontalement, mais elles dérangent profondément. L’horreur naît ici de la suggestion, de l’instabilité mentale croissante, et de la rupture progressive avec le réel. Le film flirte parfois avec le surréalisme, sans jamais totalement y basculer. Cette ambiguïté permanente (rêve, délire, magie noire ?) est sans doute ce qui rend "Escalofrío" si singulier, et au fond, si perturbant.
En résumé, "Poupée de Sang" est une œuvre oubliée mais précieuse pour qui aime le cinéma bis des années 70, celui qui ose mêler sexe, ésotérisme et folie avec une sincérité désarmante. Ce n’est pas un film parfait, loin de là : son rythme lent, ses dialogues parfois plats, ses effets datés pourront rebuter. Mais il possède une ambiance unique, une tension sous-jacente qui colle à la peau. Une vraie curiosité du fantastique espagnol, à réserver aux amateurs d’horreur psychologique tordue et d’ambiance malsaine.

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