Critique film
Publié le 27/01/2020 à 12h25 par Floriane
La Voie de la Justice
7 /10

Le combat historique du jeune avocat Bryan Stevenson.  Après ses études à l’université de Harvard, Bryan Stevenson aurait pu se lancer dans une carrière des plus lucratives. Il décide pourtant de se rendre en Alabama pour défendre ceux qui ont été condamnés à tort, avec le soutien d’une militante locale, Eva Ansley. Un de ses premiers cas - le plus incendiaire - est celui de Walter McMillian qui, en 1987, est condamné à mort pour le meurtre retentissant d’une jeune fille de 18 ans. Et ce en dépit d’un grand nombre de preuves attestant de son innocence et d’un unique témoignage à son encontre provenant d’un criminel aux motivations douteuses. Au fil des années, Bryan se retrouve empêtré dans un imbroglio de manœuvres juridiques et politiques. Il doit aussi faire face à un racisme manifeste et intransigeant alors qu’il se bat pour Walter et d’autres comme lui au sein d’un système hostile.

Après les adolescents en difficulté ("State of Grace") et la relation père/fille ("Le Château de Verre"), Destin Daniel Cretton s’attaque dans "La Voie de la Justice" ("Just Mercy" en VO) au système judiciaire américain. Et notamment son racisme endémique. Inspiré du livre Bryan Stevenson "Et la justice égale pour tous : un avocat dans l’enfer des prisons américaines", le long métrage s’inscrit dan le genre du film à procès et du récit engagé.

Présenté en avant première lors du dernier Toronto International Film Festival, "La Voie de la Justice" résonne, malheureusement, avec les injustices racistes de plus en plus nombreuses actuellement aux Etats Unis. Sur ce point, le film arrive à pointer du doigt le racisme encore ancré dans un système judiciaire qui reste en faveur des personnes blanches. Grâce à une écriture d’une grande justesse, le film montre ce système inégalitaire, le racisme ordinaire et l’hypocrisie d’une grande partie de la population. Mais Cretton a fait le choix de se concentrer sur ses personnages. Et ainsi éviter le film à charge.

Relatant la vie de l’avocat Bryan Stevenson (incarné par Michael B. Jordan), et surtout son engagement pour les gens que personne ne veut aider, "La Voie de la Justice" dresse le portrait d’un héros des temps modernes. Michael B. Jordan incarne avec pudeur cet homme de loi à la persévérance sans bornes. À ses côtés, Brie Larson interprète la cheffe des opérations Eva Ansley qui n’a pas la langue dans sa poche. Avec ce rôle, l’actrice retrouve son réalisateur fétiche pour la troisième fois après "State of Grace" et "Le Château de Verre".

Si le film montre les actions de l’organisation de Stevenson (EJI), il se concentre sur une affaire en particulier : celle de Walter McMillian (excellent Jamie Foxx). Exemple parfait de tout ce qui n’allait, et ne va toujours pas, dans le système judiciaire américain. Racisme primaire, manipulations, faux témoignages, suppressions de preuves, etc. Tout dans cette affaire parait tellement gros pour être vrai. Et pourtant…

L’autre sujet du film : la peine de mort. Débat sans fin aux Etats Unis, et ailleurs, la peine de mort est encore légale dans certains états. Malgré les preuves que de nombreux innocents ont vu leur vie prendre fin dû à des erreurs judiciaires ou des sentences données suite à des motivations obscures, comme ici le racisme. "La Voie de la Justice" montre les problèmes de ces sentences macabres et des soucis moraux qu'elles entraînent.

Avec "La Voie de la Justice" Destin Daniel Cretton signe un drame poignant, juste et porté par son excellent casting.

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