Test jeu vidéo
Publié le 02/05/2019 à 12h29 par Pikminouchon
Neo Atlas 1469
8 /10
PLATEFORME
ÉDITEUR DU JEU VIDÉO

STRATÉGIE

Le prolifique studio nippon Artdink n'est pas un inconnu sur la scène vidéo-ludique, malgré sa discrétion... Spécialisé dans les simulations en tout genre (Aquanaut's Holiday, A-Train...), il nous revient sur Switch avec Neo Atlas 1469. Dans ce jeu, il va être question d'exploration maritime à une époque où l'Europe était le centre d'un monde que tout individu pensait être plat comme une limande !

Avec l'aide de Miguel, la mascotte chibi du jeu, vous dirigez une compagnie maritime portugaise, habile en commerce. Le Roi du Portugal ayant vent de vos exploits, il vous commande de partir sur les flots brumeux, au delà de notre vieille Europe seule balisée, pour découvrir le lointain et mystérieux Zipangu... plus connu aujourd'hui par le nom de "Japon".

Dès lors, il sera question de cartographie et d'Atlas à remplir et à compléter, très progressivement... Plus vous découvrirez de territoires, plus vous cartographiez précisément votre planisphère. A vous de jongler entre les compétences des différents explorateurs dont vous manipulez la flotte : Baldi, l'ancien pirate, est un vrai guerrier sur les flots ; Maria, en bonne aristocrate, sait user de son charme auprès des civilisations autochtones ; Gomez est un explorateur averti et efficace sur les longues distances... En somme, il va falloir se montrer stratège et discipliné : se constituer une flotte robuste et versatile, moyennant finance, est la clef de la réussite. Le roi du Portugal soutiendra votre effort pendant 30 ans, jusqu'à ce que vous atteignez Zipangu et le jeu vous rendra rapidement riche. Si vous découvrez des matières premières très exotiques, profitez-en pour établir et sécuriser des routes commerciales florissantes (sus aux pirates et aux Krakens!)... Mais attention à la gestion de vos stocks !

Basiquement, l'exploration se fait à l'aveugle, directement sur la carte : vous assignez à vos galères et autres carevelles la direction à suivre, que vous estimerez la plus proche possible de vos connaissances géographiques. Car le jeu d'Artdink ne colle pas à la réalité : si la position des continents est relativement bien respectée, leurs contours sont très approximatifs et les archipels impromptus sont légions ! Pire, la carte se dessinant petit à petit, vous devrez estimer si les rapports de vos explorateurs sont exacts ou non : ne vous coupez pas l'accès à de précieuses ressources et autres matières premières.

C'est un vrai plaisir d'envoyer vos amiraux à l'aventure, de tracer la route dans l'épais brouillard, puis de leur faire mettre pied à terre : parfois, un port ami vous permettra d'accoster, se transformant ainsi en parfait relais pour vos recherches. Incidemment, de petites quêtes annexes se débloqueront : des grottes, des forêts, des temples perdus seront à explorer, avec à la clef, de jolies récompenses pécuniaires, des plans pour de nouveaux navires ou encore de précieux objets pour vos explorations futures (canons, pendule alchimique pour trouver des trésors, etc...).
En somme, même si vous vous précipitez à l'Est pour trouver le Japon, le jeu fera en sorte de vous bloquer, de vous contraindre, de vous ralentir, en offrant par la même la possibilité de vous enrichir ou d'étoffer votre flotte ou votre arsenal. D'ailleurs, une grosse partie de la carte est générée aléatoirement et le jeu vous propose même de partir vers l'Ouest et les Amériques pour trouver le Japon : une grande liberté est donc offerte au joueur curieux, même si une route est réputée plus difficile que l'autre.

Une fois le Japon trouvé, il conviendra d'explorer toujours plus les mers : vous ne tarderez pas à découvrir ce que quelques poignées d'érudits supposaient depuis l'Antiquité... le monde est rond ! Cette découverte majeure, étayée par vos exploits, transformera alors considérablement le jeu : désormais, vous n'évoluerez plus sur un simple planisphère, mais carrément sur une magnifique sphère, permettant à vos explorateurs de ratisser large et d'établir toujours plus de contacts avec les indigènes ou de mettre en place de nouvelles routes commerciales...

Vous l'aurez compris, Neo Atlas est un jeu passionnant et très addictif ! S'il s'apparente bien moins complexe qu'un Civilization VI, il n'en reste pas moins profond et captivant. Certes, le titre d'Artdink fait fi de toutes considérations géographique, historique (Christophe Colomb n'est pas mentionné en 1492...), ou géopolitique (aucune mention des guerres intestines en Europe...). Il n'est pas non plus exempt de défauts : un tutoriel un peu envahissant au départ, des phases d'explorations invasives et plutôt lentes lors du retour des explorateurs. Sans compter les palabres en anglais, alors qu'une traduction française aurait été parfaite pour titiller l'intérêt de nos chères têtes blondes, réfractaires aux cours assommants d'Histoire-Géo...

Sur Switch, le jeu n'est pas très beau mais n'est pas aidé par sa direction artistique digne d'un jeu smartphone. Il n'en reste pas moins très lisible (pas comme Civilization VI qui veut trop en faire sur ce support !) et s'enjolive même quand la carte devient boule... Le constat technique est donc correct !

Au final, malgré sa technicité propre à son genre, ce jeu de gestion et d'exploration est fortement recommandable ! Chronophage, il vous donnera sans aucun doute l'envie de jeter un ½il sur les livres d'Histoire pour revivre pleinement l'excitante et fascinante période des grands explorateurs du XVème siècle.
+
LES POINTS FORTS
LES POINTS FAIBLES
-
+ LE SUJET : PASSIONANT !

+ UN BON ÉQUILIBRE GESTION/EXPLORATION

+ INTERFACE EFFICACE ET PRATIQUE

+ FACILE À DOMPTER ET NON PUNITIF

+ LA CARTE À REMPLIR : TOUTE UNE AVENTURE !

+ ENCORE 5 MINUTES...ÇA FAIT 2 HEURES !

+ LE TWIST QUAND ON DÉCOUVRE QUE LA TERRE EST RONDE
- GRAPHIQUEMENT ARRIDE

- HÉLAS EN ANGLAIS

- GROSSES LIBERTÉS AVEC L'HISTOIRE ET LA GÉOGRAPHIE

- LE RETOUR DES EXPLORATEURS : BAVARD ET LENT...

- CHRONOPHAGE !
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