Un homme et une femme partagent une ligne téléphonique tout en se méprisant. Un beau jour, l'homme décide de s'amuser un peu en maquillant sa voix pour séduire la jeune femme.
Il y a des couples au cinéma qui resteront à jamais gravé dans les mémoires du septième art et le duo formé par Doris Day et Rock Hudson en fait partie. Tout commence en 1959 où sort dans les salles la comédie américaine "Confidences sur l'Oreiller" qui propulsa le duo Day/Hudson au sommet de la célébrité. Le couple à l'écran forme un duo efficace, glamour et convaincant pour le plus grand plaisir des millions de spectateurs qui souhaitent les revoir dans une nouvelle production. La société Universal réitère donc l'expérience en produisant "Un Pyjama pour Deux" en 1961 qui s'avère être simplement dans les grandes lignes une sorte de remake de l'original. Non sans être dénué de défauts, le film parvient tout de même à être tout aussi divertissant et récolte également un fort succès au box office. Et c'est en 1964 que se termine la trilogie des comédies du genre "Sex Comedy" ou "Bedroom Comedy" (comédie dans la chambre à coucher) pour le duo mythique Day/Hudson avec "Ne M'envoyez pas de Fleurs", un troisième long métrage clairement plus original, qui se diffère de ses prédécesseurs et qui se veut une évolution logique de l'histoire d'un couple américain dans les années 60. Le succès sera aussi au rendez-vous même si on notera un intérêt un peu moins marquant que les deux premiers films et une critique pour l'époque un peu plus corrosive sur l'histoire et les personnages... Universal décidera alors de stopper net le retour du célèbre duo à l'écran pour un éventuel quatrième volet et ce fut alors la fin...
Celui qui nous intéresse ici tout particulièrement c'est le tout premier film qui signa la rencontre à l'écran de ce formidable duo avec "Confidences sur l'Oreiller". Leur alchimie est indiscutable, le couple crève littéralement l'écran. En 1959, le producteur Ross Hunter souhaite produire un film qui marque le retour du glamour, de la séduction et de l'amour avec des gens beaux dans un monde de fantasy bien loin de la réalité oppressante que vive chaque jour l'américain moyen. Car, oui, "Confidences sur l'Oreiller" c'est avant tout un jeu de séduction où tout tourne autour du sexe sans forcément le montrer mais toujours le sous-entendre. Déjà les dialogues sont très souvent des sous-entendus, des situations cocasses qui jouent énormément sur le désir de l'un et de l'autre ou encore de simples regards qui traduisent l'envie charnel que peuvent éprouver nos deux tourtereaux. C'est subtil, efficace et totalement jubilatoire !
Au niveau du casting, ne nous focalisons pas uniquement sur les prestations remarquables et pleines de charme de Rock Hudson ("Le Miroir se brisa"...) et Doris Day ("Un Soupçon de vison"...) car les autres acteurs ne sont pas aussi dénués de talents dans chacun de leurs personnages. Notons tout d'abord la présence de Tony Randall ("ABC contre Hercule Poirot"...) qui reviendra lui aussi dans les deux autres productions du fameux duo mais aussi Alex Gerry ("Tout ce que le ciel permet"...), Valerie Allen ("Le Pantin brisé"...), Jacqueline Beer ("Made in Paris"...), Arlen Stuart ("Embrasse-moi, idiot"...) ou encore Thelma Ritter ("La Conquête de l'Ouest"...).
Réalisé par Michael Gordon (grand-père du comédien Joseph Gordon Levitt), "Confidences sur l'Oreiller" signe ici la naissance d'un duo mémorable du grand écran, avec Rock Hudson et Doris Day, dans le rôle d'un couple naissant qui représentait, entre mythe et réalité, une vision décomplexée des relations amoureuses dans le New York des années 60.
