Test jeu vidéo
Publié le 22/09/2025 à 10:33 par Pikminouchon

Space Adventure Cobra - The Awakening

Affiche
7 /10
PLATEFORME
ÉDITEURMicroids
ACTION - AVENTURE - PLATE-FORME
Que c'est bon d'être curieux et ouvert d'esprit ! Quand "Space Adventure Cobra - The Awakening" a été dévoilé il y a quelques mois, les fans ont immédiatement levé les boucliers, criant au scandale, à la honte. Le jeu n'était même pas sorti qu'il défrayait la chronique... A l'heure du bilan, force est de constater qu'on s'est tous plantés : cette adaptation vidéo-ludique du justicier de l'espace mérite amplement votre temps et votre argent !

Pour les jeunots qui ne connaissent que Fortnite et Inoxtag, rappelons que "Cobra" est un dessin animé japonais de science-fiction des années 80 mettant en scène un personnage particulièrement attachant : à la fois justicier et chasseur de trésors, cette tête brûlée, amateur de cigares et de jolies femmes, se débrouillait toujours pour se mettre dans le pétrin ! Assisté de sa fidèle Lady (Armanoïde chez nous...) et affublé de son inimitable Psychogun (et son "rayon Delta"), la création du japonais Buichi Terasawa a hypnotisé les gamins de l'époque qui trépignaient à l'idée de découvrir la suite des aventures roccambolesques de leur blondinet favori !
C'est donc à une véritable icône, une emblématique madeleine de Proust, que le studio français Magic Pockets se frotte avec cette adaptation qui couvre seulement les 12 premiers épisodes de la série.

Dans les faits, on se retrouve face à un jeu de plate-formes et d'action très classique : en vue latérale et en fausse 2D, l'histoire est racontée sous forme de chapitres et tente de coller au plus près à l'histoire originale. Ainsi, le prologue se situe avant que la tête de Cobra ne soit mise à prix et avant son changement d'identité : c'est l'occasion d'incarner un forban aguérri, bénéficiant de toutes ses capacités et autres gadgets. Se faisant passer pour mort, il début une nouvelle existence... jusqu'à en oublier qui il était vraiment. Grâce à une expérience de rêve éveillé (coucou "Total Recall" !), il retrouve sa mémoire, sa faculté à utiliser son Psychogun... mais aussi tous ses ennuis et ennemis de l'époque ! Vous l'avez compris, l'aventure débute en douceur et il faudra récupérer toutes les compétences de notre Belmondo de l'espace : les bottes anti-gravité, le grappin, les cigares explosifs, etc...
On aurait donc pu penser à un "Metroidvania" mais il n'en est rien : le jeu étant chapitré, chaque segment est unique et propose autant de maps à découvrir. Pas immenses, il faudra néanmoins les revisiter, plus tard, histoire de pouvoir récupérer certains items, renforçant notre héros : une collection à compléter, toujours efficace en terme de rejouabilité. Le tout permettra de redécorer gentiment le vaisseau spatial du héros frivole.
Cobra est d'ailleurs relativement petit, "écrasé" par le décor environnant : c'est l'occasion de faire preuve d'agilité, de bondir partout, de s'accrocher aux plate-formes. Bien entendu, les ennemis rôdent, les pièges pullulent, les interrupteurs et les murs destructibles également : rien de mieux que le Psychogun pour faire le ménage et verrouiller les ennemis, en brochette ! Il sera même possible d'activer un super tir, lockant tous les vilains d'un seul coup, quand la jauge idoine sera totalement remplie.

Le jeu présente pas mal de phases de puzzles, assez simples mais très variées : le plus souvent, il faut (dés)activer des interrupteurs ou accéder à une porte. Pour cela, courber le rayon Delta du Psychogun est souvent une bonne idée : il contourne les obstacles, les boucliers ennemis, et vient se loger dans chaque recoin du décor. Evidemment, il faut attendre que la jauge relative à cette faculté se remplisse, ce n'est pas un open-bar ! Bien souvent, notre héros en collants rouges devra faire preuve de précision à la visée, en utilisant un laser pour ajuster le tir : dans ce cas, le gameplay prend une pause et se montre moins bourrin.
Néanmoins, si Cobra est notoirement connu comme étant un excité de la gâchette, il peut aussi en venir aux poings et se fritter à l'ancienne : c'est même indispensable pour briser la défense de certains ennemis ou de certaines tourelles.
Dernier détail du gameplay : la possibilité de foncer afin d'atteindre les plate-formes un peu plus éloignées ou d'esquiver les lasers: cela rend le gameplay décidément bien nerveux.
Dans tous les cas, Cobra s'avère très maniable, sa visée est précise et le game design alterne finement entre phases de shooting, d'esquive, de plate-formes et de réflexion. Pas vraiment punitif non plus car les check-points sont légions.

Le jeu s'applique à reprendre le découpage de la série animée et nous plonge dans tous les décors qui ont bercé notre enfance ! Il est également très généreux en passages animés de la série originale de Tokyo Movie Shinsha, remontés et redoublés pour l'occasion ! Si le doubleur original de Cobra, Jean-Claude Montalban, n'a pas rempilé pour le jeu, son remplaçant, Jérémy Bardeau, s'en sort avec les honneurs : on a un peu de mal au début mais plus on avance dans l'aventure, plus son jeu résonne avec le souvenir qu'on garde de la voix originale... Franchement, les saillies de notre héros, qui commente ses déboires en temps réel, apportent beaucoup d'épaisseur au personnage principal. Les autres acteurs, en particulier ceux qui doublent les grands méchants comme Crystal Bowie, s'en sortent hélas moins bien...
Côté musique, il y a deux aspects à remarquer : le premier est que le jeu, lors des cutscenes, utilise (partiellement) l'OST iconique de Yuji Ono mais en la réorchestrant. C'est plaisant, forcément, mais on perd le côté synthétique et métallique qui faisait tout le sel des compositions de l'époque. D'un autre côté, des musiques originales ont été créées et sont jouées pendant les phases de jeu : si elles ne sont pas aussi mémorables que leurs aînées, il faut avouer que le compositeur s'en est bien tiré avec des thèmes entraînants, jazzy, parfaitement dans l'esprit de notre truculent héros.

Graphiquement, l'ensemble est très simple mais fort lisible. Les décors tentent de rendre l'atmosphère si spéciale de l'anime d'origine, mention spéciale pour la ville futuriste et ses néons, au début de l'aventure. Les protagonistes sont assez petits mais bien modélisés et les développeurs ont essayé de créer des ennemis inédits qui collent à l'univers. Rien de fou, mais ça fonctionne... "Space Adventure Cobra - The Awakening" n'a pas la prétention de réinventer la roue mais parvient, modestement, à faire la synthèse des meilleurs jeux du genre, sans réellement briller nulle part. En somme, ce jeu est un divertissement efficace qui se positionne dans la bonne moyenne des jeux de plate-formes et dans le club fermé des adaptations de qualité : c'est déjà un bon compliment !
Et si Cobra adore badiner et prendre les choses à la légère, les développeurs de Magic Pockets ont bien compris que ce n'était pas le cas de ses fans les plus hardcore ! On ne plaisante pas avec ce personnage, ni avec son univers, c'est sans doute pour ça que les adaptations vidéo-ludiques ont été si rares malgré le poids des années. Alors, certes, on aurait aimé des graphismes bien plus évolués, de meilleures animations... Néanmoins, l 'univers est parfaitement respecté et la direction artistique (visuelle et sonore) s'efforce de suivre l'anime à la lettre (et de combler les trous scénaristiques, adaptation oblige). Reste que le personnage est parfaitement maniable, que le gameplay est rythmé, varié et que les situations se renouvellent suffisamment d'un chapitre à l'autre. "Space Adventure Cobra - The Awakening" est donc un titre solide, plaisant à jouer et que l'on recommande chaudement à tous les fans du pirate de l'espace ! Vendu à petit prix, c'est une adaptation honnête du manga culte de Terasawa qui connaîtra sans aucun doute une suite prochainement, histoire de terminer ces aventures rocambolesques.
LES POINTS FORTS

+ Très respectueux de la licence

+ Les extraits animés d'origine

+ Le doublage français qui s'en sort bien

+ Un gameplay aussi simple qu'efficace

+ Bonne durée de vie

LES POINTS FAIBLES

- Visuellement sobre, voire moche (mais efficace)

- Un chapitrage qui empêche une map globale

- Un vrai-faux Metroidvania

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