Test jeu vidéo
Publié le 12/08/2025 à 12:00 par Pikminouchon

Ruffy and the Riverside

Affiche
7,5 /10
PLATEFORME
ACTION - AVENTURE - RÉFLEXION
Amis nostalgiques, bienvenue à Riverside ! Enfin, ça, c'était avant que le grand méchant de service ne vienne gâcher la fête... Ce nouveau jeu de plate-formes en 3D va titiller de vieux souvenirs, surtout ceux des joueurs biberonnés aux titres mythiques du genre sur Nintendo 64 !

Incarnez donc Ruffy, un sympathique nounours ou, plutôt, un être élu qui s'ignore ! C'est lui qui va devoir sauver Riverside d'un tragique et funeste destin grâce à un pouvoir magique assez inédit et original : le troc de textures.
Imaginez que vous puissiez copier et coller une texture sur une autre et affecter ainsi votre environnement... Prenez, par exemple, une caisse flotte sur un lac : copiez la texture de la lave, remplacez-la à la texture de l'eau et vous mettrez le feu à la caisse en bois, tout simplement. Une cascade d'eau ? Hop, la texture du lierre grimpant fera l'affaire pour remonter le courant... "Ruffy and the Riverside" use et abuse de ce concept très ingénieux et il y a beaucoup à faire dans cette aventure rafraîchissante.

Riverside ressemble à un bon vieux jeu de Rare, époque Banjo Kazooie : des graphismes anguleux, hauts en couleurs, modélisés à la serpe. Un genre bien à part et identifiable au premier coup-d'oeil. Sauf qu'ici, le monde est ouvert et tout est connecté... Il suffit de grimper en haut d'une montagne pour s'en rendre compte : tout se mélange, les puzzles émaillent le paysage, les PNJ aussi, les pièces d'or à collecter également. C'est un joyeux fourre-tout, visuellement chargé, pour ne pas dire chaotique ! "Ruffy and the Riverside" impose clairement son style graphique particulièrement connoté et ajoute une petite touche "Paper Mario" à l'ensemble : en effet, tous les personnages, y compris notre héros plantigrade, sont affichés en tant que "sprite", en 2D, tout plats donc. L'absence de polygones permet ici de recourir à une animation très détaillée, façon cartoon, ainsi qu'à un style crayonné du plus bel effet.

Mais revenons à la technique du "Troc" (Swap en anglais) : c'est le leitmotiv du jeu, son concept principal si vous préférez et tout tourne autour de lui. Comme les puzzles vous entourent, il faudra souvent cogiter pour savoir exactement quoi et comment faire, voire parcourir quelques enjambées pour aller chercher la texture nécessaire à la résolution de l'énigme. A la clef, des collectibles, bien évidemment ou une augmentation des capacités de Ruffy dont le set de mouvement est assez limité au final : on saute, on tabasse, on plane, c'est à peu près tout et il faut souvent se débrouiller avec ça... et le troc !
Comme déjà mentionné, Riverside est un monde ouvert avec sa ville, ses vallées, ses plages, ses montagnes et autres champs de lave... L'ensemble est varié, cohérent et relativement vaste avec de nombreux biomes à découvrir. En tout cas, on se perd rapidement dans cet univers (une carte reste disponible...) et on se laisse porter par le plaisir de la découverte : heureusement qu'un système de boussole vous guide toujours vers votre prochain objectif, même si une grande liberté est offerte au joueur. Le scénario est mignon et se déroule progressivement, les missions s'enchaînant de façon variée : retrouver des lettres, ouvrir des passages vers d'autres zones, aider les PNJ... Du classique, de l'efficace. Au bout de la grosse douzaine d'heures de jeu servant à terminer cette aventure, un constat s'impose : cette création est clairement accès sur les énigmes et la plate-forme, pas du tout sur le combat d'ennemis quasi-inexistant (il n'y a que 2 boss, par exemple). Soyez donc prévenus...

Graphiquement, le jeu a du charme et une certaine identité : ça sent bon la N64... avec pas mal de clipping, des ralentissements et une caméra pas toujours au poil, en tout cas sur Switch. Le genre d'hommage dont on se serait clairement passé en 2025. Si on ajoute les petits "freeze" lors des changements de zone et le brouillard sur les lointaines distances, on peut dire que Ruffy est fidèle à ses glorieux ancêtres... pour le meilleur comme pour le pire. Côté musique, par contre, le titre jouit de belles compositions, parfaitement dans le ton. Pas de thème qui vous rentre réellement dans le crâne, mais il faut souligner un effort dans les orchestrations et la qualité de l'OST. Là encore, il n'est pas interdit de remarquer quelques clins d'oeil au vénérable studio anglais qui officiait auparavant chez Nintendo.

Néanmoins, n'est pas Rare qui veut et l'humour des personnages, pourtant très bavards, râte parfois sa cible. De plus, même si le jeu est agréable à explorer, il est conçu comme un gros bonbon visuel et son gameplay reste parfois brouillon. Certaines énigmes trop faciles sont redondantes à la longue et peu inspirées (on se croirait dans la quête des Korogu dans Zelda Breath of the Wild...), mais d'autres vous donneront du fil à retordre ! Pour ne frustrer personne, il est parfois possible de passer à la caisse pour résoudre certains mystères...
Les hommages visuels sont nombreux également : Banjo Kazooie donc, mais aussi Mario 64 (et Odyssey pour les passages en 2D), Zelda... Les fans adoreront retrouver la synthèse de tout le charme d'une époque désormais bien lointaine, mais toujours aussi pertinente côté gameplay et gamedesign. Clairement, Ruffy est un jeu pensé et abouti, on sent bien que la petite équipe indépendante qui l'a imaginé a fait de gros efforts pour rendre son bébé assez unique.

Avec son concept de troc de textures particulièrement astucieux et sa grande générosité, "Ruffy and the Riverside" est donc un plate-forming 3D qui tente de s'imposer par sa grande originalité et un contenu copieux. Techniquement parfois bancal, il équilibre les choses par son monde foisonnant et ses très nombreux casse-têtes, éparpillés tous les 5 mètres. Une curiosité indé que les fans du genre ne devraient pas snober et, espérons-le, les prémices d'une nouvelle franchise pour le genre...
LES POINTS FORTS

+ Un jeu adorable et des personnages attachants

+ Un univers typé, assez vaste, ouvert et cohérent

+ Le "troc" : une riche idée !

+ Pleins de petites missions, puzzles et défis

+ Une durée de vie plus que correcte

LES POINTS FAIBLES

- Un hommage à la N64 qui a ses limites

- Certaines énigmes tordues

- Très peu d'ennemis ou de boss

- Un style graphique tapageur qui peut déplaire

  VOUS AIMEREZ AUSSI :
  RECOMMANDATIONS :
  COMMENTAIRES :
Veuillez vous connecter afin d'écrire un commentaire
0 commentaire