Critique film
Publié le 23/11/2017 à 13h10 par Floriane
Wonder Woman
9 /10

C'était avant qu'elle ne devienne Wonder Woman, à l'époque où elle était encore Diana, princesse des Amazones et combattante invincible. Un jour, un pilote américain s'écrase sur l'île paradisiaque où elle vit, à l'abri des fracas du monde. Lorsqu'il lui raconte qu'une guerre terrible fait rage à l'autre bout de la planète, Diana quitte son havre de paix, convaincue qu'elle doit enrayer la menace. En s'alliant aux hommes dans un combat destiné à mettre fin à la guerre, Diana découvrira toute l'étendue de ses pouvoirs… et son véritable destin.

Après de nombreuses tentatives Wonder Woman débarque enfin sur grand écran dans un film solo. Introduit dans le "Batman V Superman" de Zack Snyder, le personnage prend son envol dans ce film avec Patty Jenkins aux commandes et adapté en partie du premier comic où la guerrière apparait "All-star comics" paru en 1941.

Après les échecs de "Catwoman" et "Elektra" plus aucune tentative d’un film centré sur une super-héroïne n’avait vu le jour. "Wonder Woman" est donc attendu au tournant. Et qu’on se rassure le film est une réussite !

Patty Jenkins arrive à cerner les enjeux du personnage et à les transposer à l’écran. Ses symboles et valeurs imprègnent le film la différenciant tout de suite de ses confrères costumés. La Princesse amazone est présentée en femme de pouvoir et non comme une femme objet, la réalisatrice évite ainsi le piège de la sexualiser. Elle offre à Diana des scènes d’héroïsme grandioses (le combat du no man’s land) qui donneront des frissons tant elles retransmettent avec justesse l’essence de l’amazone et l’érige en icône. Ses séquences sont accompagnées par la formidable bande originale de Rupert Gregson-Williams. Le compositeur qui a su rendre romanesque la Reine Elizabeth II ("The Crown") s’approprie le thème "Wonder Woman" composé par Hans Zimmer pour "Batman V Superman", tout en y ajoutant de nouvelles mélodies qui finissent de donner une dimension épique au film.

Dans la peau de Wonder Woman Gal Gadot, qui avait déjà mis tout le monde d’accord dans "Batman V Superman", incarne la guerrière avec passion. Elle lui apporte une naïveté, tout en étant badass sur le front. Mentionnons aussi Robin Wright ("House of Cards") et Connie Nielsen, toutes deux impressionnantes en s½ur amazone dirigeant l’île de Themyscira.

Concernant le scénario, le film arrive à poser son univers et ses personnages dans une première partie origin story habile avant de se concentrer sur l’affrontement des idéaux de Wonder Woman et ses limites dans une deuxième partie, avant de finir dans un final un peu confus mais jouissif par moment.

Mais l’intelligence du scénario se trouve surtout dans ses sous-textes. Même s'ils sont brefs, il est important de remarquer leur présence dans un blockbuster américain. On retiendra surtout une évocation du génocide amérindien, du racisme à Hollywood, des sous-entendus queer et bien-sûr des répliques féministes. Car le film est aussi jouissif par son côté girl power très bien dosé et qui ne tombe pas dans la haine des hommes. On sent la patte Patty Jenkins (à qui l’on doit le très féministe et excellent "Monster") dans le respect et la façon de filmer les femmes.

Mais il aurait été trop beau que le film soit sans défaut. Le premier concerne Steve Trevor. Comme redouté par beaucoup le Capitaine incarné par Chris Pine est trop présent à l’écran, surtout dans sa manière de vouloir "guider" Diana. Comme si elle ne pouvait pas comprendre les enjeux sans qu’un homme lui explique. Car oui, Diana est perdue quand elle arrive dans le monde des hommes, mais c’est sous-estimer son intelligence que de tout lui expliquer à chaque instant. Heureusement la super-héroïne en devenir l'écoute très rarement, préférant suivre son instinct. Ensuite la romance qui parait trop rapide et parfois forcée, bien qu’elle soit présente dans les comics.

L’autre point négatif : le kitch de certains effets spéciaux. En particulier dans le final et son déluge de numérique désagréable à l’½il (surtout comparé à la classe du début). Grosse déception aussi pour le Dieu de la guerre, Arès, assemblement de métal manquant cruellement de charisme.

Longtemps fantasmé "Wonder Woman" ne déçoit pas et nous offre un film DC réussi, épique et important sur la représentation des femmes à l’écran. Un film à la hauteur de l’icône qu’est Wonder Woman. On a hâte de la retrouver dans le "Justice League" de Zack Snyder qui sortira le 18 novembre prochain.

Mais en attendant, foncez dans les salles découvrir ce "Wonder Woman" afin de donner tort aux personnes qui pensent qu’un film avec une femme en tête d’affiche est forcément mauvais et voué à un échec au Box-Office.

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