Critique film
Publié le 21/05/2019 à 18h56 par Floriane
Alice et le Maire
7 /10

Le maire de Lyon, Paul Théraneau, va mal. Il n’a plus une seule idée. Après trente ans de vie politique, il se sent complètement vide. Pour remédier à ce problème, on décide de lui adjoindre une jeune et brillante philosophe, Alice Heimann. Un dialogue se noue, qui rapproche Alice et le maire et ébranle leurs certitudes.

Après "Le Grand Jeu", le réalisateur français Nicolas Pariser retrouve le milieu de la politique avec "Alice et le Maire". Présenté à la Quinzaine des Réalisateurs, on vous donne trois bonnes raisons d’aller voir ce face à face pointu entre un Maire en manque d’esprit et une jeune femme un peu perdue.

1. Son écriture
Passionné par le monde de la politique le réalisateur et scénariste Nicolas Pariser souhaitait réaliser un film uniquement composé de dialogues entre un Maire et une jeune femme pour échanger sur l’état de ce milieu, et en filigrane, l'état de notre société. Mais par peur de l’effet didactique de l’exercice, il a fait le choix d’un récit plus "classique" où les conversations s’enchainent, sont interrompues, avant de mieux aider à dévoiler la nature profonde de ses personnages. Avec son écriture juste et précise, Pariser captive grâce au regard qu’il pose sur ce monde souvent décrié.

2. Son sujet
Comme dit plus haut, le sujet principal du film est la politique, mais en particulier les hommes politiques. Avec "Alice et le Maire", Pariser se penche sur la pensée de ces hommes souvent montrés comme ignorants et froids. Le personnage de Paul Theraneau (Fabrice Luchini) incarne ce cheminement de pensée d’une manière subtile. Le cinéaste profite de son film pour aussi parler de la gauche et d’un certain idéal perdu que Theraneau essaye de retrouver, notamment lors d’une scène d’écriture de discours où le politicien dégomme notre société dominée par les banques surpuissantes.
En filigrane, Pariser évoque le problème de vocation de la nouvelle génération à travers le personnage de Alice (Anaïs Demoustier). Une génération qui multiplie les diplômes pour se retrouver sans but en dehors des études.

3. Son duo d’acteurs
Pour incarner ses idées le réalisateur Nicolas Pariser a eu l’idée de réunir à l’écran Fabrice Luchini et Anaïs Demoustier. Dans la peau du Maire de Lyon, Luchini offre une performance à la fois drôle et mélancolique. L’acteur passe du comique à l’émotion en une scène avec le talent dont il a le secret. En face de lui, Anaïs Demoustier livre une fois de plus une performance tout en malice et regards mutins, mais qui n'oublie pas de donner à son personnage un côté touchant. Les scènes d’échanges entre les acteurs sont brillantes tant par leurs écritures que par la complicité flagrante entre les deux acteurs.

Avec "Alice et le Maire", Nicolas Pariser signe un film de dialogues qui brille autant sur le fond que sur la forme, en plus d'être porté par un duo d’acteurs d’exception.

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