Test jeu vidéo
Publié le 14/04/2023 à 13h00 par Pikminouchon
GrimGrimoire OnceMore
7,5 /10
PLATEFORME
ÉDITEUR DU JEU VIDÉO

STRATÉGIE

Vanillaware nous sort de ses cartons (ou plutôt de ses archives !) un de ses tout premiers jeux, paru à l'époque sur PS2 et sorti dans un quasi-anonymat. Auréolé des succès récents de "Dragon's Crown Pro" et "13 Sentinels", le développeur japonais se risque à une réédition en HD de son jeu de Stratégie en Temps Réel (STR), tout en incorporant un tas de petites améliorations supposées s'adapter aux exigences des joueurs d'aujourd'hui...

Vous suivez donc l'histoire d'une jeune apprentie-magicienne, Lillet Blan : elle se retrouve dans une mystérieuse tour de Babel faisant office d'école et rencontre son directeur, ses maîtres, les autres élèves... Au bout de 5 jours, un enchaînement d'évènements funestes décime tous les résidents, à l'exception de Lillet : prise dans une boucle temporelle destinée à se répéter, elle devra démêler une intrigue où il ne faudra jamais se fier aux apparences.

Le jeu se divise en 2 phases : le scénario avance sous forme de belles images fixes et tous les dialogues sont doublés en japonais ou en anglais (le jeu reste en VO, il n'y a pas de sous-titres en français). Cela ressemble à un visual novel mais ce n'en est pas un : vous ne faites que lire et ne choisissez jamais les réponses à donner. En somme, le jeu est raconté tel un conte ou une histoire pour enfants. Sur ce point, l'esthétique de l'œuvre de Vanillaware lorgne clairement vers les enluminures et la médiévalité gothique. Fan de Harry Potter, l'ambiance vous plaira certainement !
Le chara design est pertinent, le boss de Vanillaware, George Kamitani, est un ancien de chez Capcom et affiche un style graphique vraiment unique et reconnaissable entre mille : on est fan ! "GrimGrimoire", alors un des premiers jeux du jeune studio, arborait pourtant une patte singulière : ce remake lui rend hommage.

En tant que remake, justement, "GrimGrimoire" apporte des éléments de gameplay repensés et améliorés : en bon jeu de stratégie, il convient de mener une petite armée de démons à la baguette et d'explorer des niveaux verticaux (en principe, les STR sont en vue aérienne...). Tout se passe dans une tour et le décor est, hélas, constamment le même : l'école, ses couloirs et ses escaliers...
Au fil de l'histoire, chapitrée, Lillet va pouvoir invoquer, grâce à plusieurs catégories de runes, des monstres différents, aux compétences complémentaires : chaque rune permet en principe de générer des unités qui collectent la mana (la monnaie du jeu si vous préférez...) et d'autres qui attaquent ou défendent. Le système est complexe mais peut s'apparenter à un pierre-caillou-ciseau : certains monstres sont sensibles à certaines attaques ou, au contraire, infligent davantage de dégâts. S'ils sont manifestement plus forts ou plus faibles, le système l'indique au joueur qui pourra rapidement s'adapter en fonction des ennemis à affronter. Sachez que tous les ennemis rencontrés pourront être créés par vos soins à un moment ou un autre car on gagne de nouvelles runes régulièrement... Une fois débloquées, vous pouvez activer celles que vous voulez, quand vous le voulez, moyennant finance ! Car tout coute cher dans GrimGrimoire : aussi bien les créations de rune que les familiers que vous invoquez. La mana étant le nerf de la guerre, il faut toujours consacrer une véritable petite armée pour seulement la collecter, les autres unités pourront, quant à elles, visiter le niveau en levant le brouillard de guerre, en localisant les familiers adverses et en les dégommant, en temps réel.
On sélectionne les unités au global ou à l'occasion (surtout pour le soigneur de service) et on choisit ensuite le rôle à jouer : attaque, défense, soin, construction de tours, transport de troupe... Certaines unités ont une existence physique (un corps, quoi!), d'autres sont éthérés (fantomatiques) : il faut, là aussi, s'adapter en fonction de qui on affronte.
Le système est très riche, pas forcément évident au début car on s'emmêle les pinceaux... Mais les chapitres du mode histoire sont bien fichus pour se familiariser avec le gameplay et on finit par y arriver bien vite. Certes, certaines runes sont plus essentielles que d'autres et on utilise souvent les mêmes... Néanmoins, il existe un système d'arbre de compétences pour chacune d'entre elles : au fil des missions, ou si vous remplissez certains objectifs annexes, vous gagnerez des médailles servant à déverrouiller de nombreuses aptitudes pour vos familiers et autres invocations. Rendez-les plus forts, plus véloces, plus résistants, farmez davantage de mana... On peut choisir beaucoup d'approches différentes... et même réinitialiser le tout pour recommencer autrement, en upgradant certaines runes au détriment d'autres : le système de "GrimGrimoire" est riche, complémentaire et invite à l'expérimentation !

Reste que le jeu, on l'a dit, n'est pas facile à prendre en main : on a souvent du mal à sélectionner la bonne unité au bon moment, ce qui est très ennuyeux quand les ennemis vous tombent tous dessus en même temps... Les missions peuvent tirer en longueur et la note finale pourra baisser en conséquence. Néanmoins, on peut accélérer le temps pour éviter de s'endormir, notamment en début de partie quand il s'agit simplement de collecter la mana : pratique !

Bien que linéaire, "GrimGrimoire Once More" propose en parallèle des chapitres séparés, particulièrement difficiles pour la plupart : ils sont destinés aux joueurs les plus habiles et offrent une quantité non négligeable de médailles en cas de victoire. En somme, si vous voulez compléter tous les arbres de compétences de toutes les runes, il faudra rapidement s'y frotter, ce qui prolonge la durée de vie de façon substantielle ! En bonus, de magnifiques artworks sont à débloquer : on s'en délecte d'avance !

Techniquement, rien à redire : la 2D de Vanillaware est unique et frôle la perfection. Les petits sprites des familiers et autres invocations sont parfaitement détaillés et animés, avec un goût très sûr dans le design... En contre partie, la lisibilité de tout ce beau monde n'est pas toujours optimale, surtout en nomade avec la Switch. La musique, quant à elle, est dans le ton, toujours composée par Basiscape, mais aucun thème impactant ne se dégage... Pire, la musique des combats est lancinante et toujours la même. On est bien loin des meilleures OST de Vanillaware, comme "Muramasa", "Odin Sphere" ou "Dragon's Crown" : dommage !

Au final, le jeu de stratégie en temps réel qu'est "GrimGrimoire Once More" est à redécouvrir de toute urgence : ce remake HD permet de se plonger dans un univers Fantasy envoutant aux possibilités multiples. Même si sa jouabilité est parfois nébuleuse ou imprécise, on finit toujours par dompter l'animal et on progresse facilement, surtout dans le mode histoire. Pour les acharnés, les missions annexes finiront de vous occuper encore quelques heures. En attendant la prochaine grosse production de Vanillaware, "GrimGrimoire Once More" est donc un petit casse-croute sympathique et fortement recommandable !
+
LES POINTS FORTS
LES POINTS FAIBLES
-
+ C'EST BEAU, C'EST VANILLAWARE

+ UN UNIVERS CHARMANT, ENVOUTANT ET MAGIQUE

+ DES POSSIBILITÉS TACTIQUES INTÉRESSANTES ET VARIÉES

+ LES MISSIONS ANNEXES

+ ON PEUT ACCÉLÉRER LE TEMPS !
- UNE BANDE SON DÉCEVANTE

- UNE JOUABILITÉ PARFOIS IMPRÉCISE ET LOURDINGUE

- LA PARTIE "VISUAL NOVEL" AURAIT PU PRENDRE PLUS DE RISQUES
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