Test jeu vidéo
Publié le 02/10/2017 à 16h12 par Pikminouchon
Ys VIII : Lacrimosa of Dana
8 /10
PLATEFORME
ÉDITEUR DU JEU VIDÉO

RPG

Le rouquin aventurier est de retour ! Non, il ne s'agit pas de Jérôme Pitorin d'Echappées Belles, mais du fougueux Adol Christin, le héros récurrent de la série d'Action-RPG de l'éditeur Nihon Falcom : Ys.
Ce petit éditeur japonais est connu pour ses séries à succès auprès des otakus rôlistes (Xanadu, Legend of Heroes...) et la série Ys reste emblématique malgré ses 30 ans de bons et loyaux services... Cet opus Vita a déjà fêté son premier anniversaire au japon, et il arrive désormais chez nous (avec une traduction en français de surcroît!) simultanément avec une version PS4, globalement identique mais enrichie de quelques bonus pour les fans (nouveaux donjons...).
Comment ? Vous ne connaissez pas Ys ? C'est vraiment le moment parfait pour vous y mettre, d'autant que Falcom, généreux et bienveillant, vous prend par la main et ne vous la lâchera plus...

Vous l'ignorez peut-être, mais le jeune Adol est passé maître dans l'art de se retrouver dans le pétrin : dans ce 8ème opus, nous le retrouvons enrôlé sur une frégate luxueuse voguant au large d'une île aussi mystérieuse que maudite : Serein.
Une attaque de Kraken et un navire qui chavire plus tard, voici que notre héros aux cheveux rouges se retrouve naufragé, ainsi que tout l'équipage dont il venait tout juste de faire la connaissance... Un mal pour un bien puisque ce sera le début d'une longue épopée !

Après un bref errement sur le rivage, Adol ne tardera pas à retrouver le Capitaine Barbaros, mais aussi ses deux premiers acolytes d'infortune : le pêcheur body-buildé Sahad, et la bretteuse de bonne famille Laxia.
Sous les conseils avisés du Capitaine,le petit groupe devra explorer Serein et la cartographier sous tous les angles : le but premier sera de retrouver un maximum de naufragés afin d'agrandir votre petit campement et de développer ainsi l'artisanat (forge, cuisine, confection d'armures et d'équipement...). Par la suite, vous comprendrez l'utilité d'un groupe nombreux et armé quand les monstres tenteront de prendre de force votre base... Car la vie de naufragé sur Serein n'est pas de tout repos !

L'histoire de ces rescapés semble finalement assez simple, mais entre deux pérégrinations diurnes, les nuits d'Adol réservent de biens étranges rêves,volontairement sibyllins: de plus en plus présents au fil du temps, ils racontent l'histoire de Dana, une jeune fille mystérieuse et évanescente... Adol intuitera vite qu'elle se trouve dans une autre réalité, un autre temps, jusqu'au moment où le destin des deux personnages fusionnera. Bien évidemment, l'île maudite n'est pas étrangère à cette rencontre, point d'orgue d'un récit captivant qui vous tiendra en haleine pendant une bonne quarantaine d'heures...

En attendant d'en découvrir le fin mot, l'histoire vous guidera régulièrement en vous faisant visiter progressivement l'île de Serein et vous ne tarderez pas à rencontrer son armada de monstres : comme tout bon Action-Rpg, le rythme des combats ne s'interrompt jamais et vous terrasserez le bestiaire en temps réel.
Une touche d'attaque, une autre pour la garde et la dernière pour l'esquive : le gameplay est simple, efficace, et il est possible d'ajouter jusqu'à 4 Skills que vous débloquerez en montant de niveau... Certaines créatures étant plus sensibles à certaines attaques qu'à d'autres (système pierre, caillou, ciseau...), jonglez à la volée entre les 3 membres de votre équipe (elle s'étoffera en cours d'aventure...) pour vous débarrasser plus facilement de vos ennemis.
En outre, avec le bon timing, une esquive ou une garde bien placée vous octroieront un bonus d'invincibilité ou d'Xp.
Accessible mais profond, le système de combat ne manque donc pas de punch (la musique aide aussi !) et reprend directement celui du précédent opus sur PSVita, Memories of Celceta... la rehausse technique et graphique en plus ! Car sans atteindre les sommets des consoles de salon, la 3D est très belle sur la portable de Sony et les effets nombreux. Les personnages sont détaillés et le soucis esthétique montre la volonté de Falcom de créer un monde attachant et cohérent. Sur PS4, les textures et la modélisation, directement portées de la version Vita, passent forcément moins bien mais la magie opère de toute façon : ouf !

L'exploration étant le Leitmotiv de ce jeu, il était important que l'environnement de l'île soit très travaillé et, sur ce point, l'équipe de Nihon Falcom a assuré !
Pour tout dire, les magnifiques décors (plages, forêts, lacs, montagnes, ruines...) évoquent souvent l'excellent "Xenoblade Chronicles", assurément un gage de grande qualité.
La PSVita impressionne même avec une quantité de détails importante, des herbes qui ondulent, les vagues qui scintillent sous les effets du soleil : l'animation ne rame jamais et Ys VIII est toujours fluide ! Alambiquée et tortueuse, Serein est même très verticale dans sa topographie mais Adol et son équipe peuvent sauter facilement, ce qui rend l'exploration très agréable... Certes, il reste pas mal de murs invisibles et de couloirs (limitations de la PsVita obligent...), et on est bien loin de "Zelda Breath of the Wild", mais l'épopée d'Adol ne manque clairement pas de charme. A vrai dire, elle se montre régulièrement plus palpitante que le dernier Final Fantasy en date !

Quant au bestiaire, vous rencontrerez rapidement de grosses bébêtes : parfaitement modélisées (le premier Dragon rouge !), elles seront de plus en plus coriaces et mettront votre équipe à rude épreuve. Heureusement, en cas de défaite, mais aussi à tout moment, le jeu vous offre la possibilité de moduler le niveau de difficulté : pratique ! Et si cela ne fonctionne toujours pas, il ne faudra jamais hésiter à fuir, quitte à revenir plus tard, plus aguerri.

Ce huitième opus de Ys offre ainsi une grande liberté au joueur et on sent bien que tout a été fait pour lui simplifier la vie (ergonomie aisée, statistiques claires, gameplay limpide...). Le développeur montre avec cet épisode sa volonté d'attirer un public plutôt novice (voire occidental), sans rogner sur la profondeur ou les petits bonus.

Ainsi, utiliser le fruit de votre exploration se fait simplement, sans une tonne de sous-écrans : le loot est facilement identifiable et on sait parfaitement qui en fera quoi. Car, sur l'île, point de monnaie : retour au troc et à la débrouille ! Les rescapés les plus habiles pourront, moyennant les bons matériaux, vous fabriquer à peu près tout ce qui est nécessaire à un bon aventurier. Bien entendu, certains items sont bien plus rares que d'autres, souvent bien cachés ou bien gardés... Dans cet ordre d'idée, le petit jeu de pêche, rapidement disponible, permet de looter des poissons rares ou carrément des items. Facilement accessible et bien intégré au rythme de l'aventure, il illustre parfaitement le savoir-faire de Nihon Falcom.

Le système de progression du joueur est également éprouvé : l'exploration approfondie et minutieuse engendre de meilleurs matériaux qui, une fois craftés, rendront l'expérience toujours plus captivante ! Encore faut-il avoir accès à toute l'île...
Parfois bloqués, certains accès seront à déblayer à l'aide des villageois naufragés: plus c'est gros et lourd, et plus il faudra être nombreux pour dégager le passage. Malin !
Par chance, vous tomberez de temps en temps sur un site géographique d'exception, façon Xenoblade, automatiquement consigné sur votre carte : le Capitaine, généreux, vous récompensera au fur et à mesure de vos nombreuses découvertes... Inutile de dire que l'envie de tout découvrir à 100 % se fera grandissante.

Pour y parvenir, les points de téléportation sont nombreux et évitent un voyage laborieux, en particulier pour les quêtes annexes des naufragés : celles-ci sont abondantes mais, avouons-le, peu originales, sans doute un des rares petits défauts du jeu... Optionnelles, de simples icônes sur la carte vous permettront de les repérer et de vous y rendre, à votre discrétion.

Au rayon des défauts encore, la traduction française (en DLC gratuit sur PSVita) : on aurait pu se réjouir, mais elle a été clairement prise en charge rapidement, par une équipe d'amateurs. C'est farci de fautes de syntaxe et d'incohérences en tout genre... Rabattez-vous donc sur la version anglaise incluse dans la cartouche.

Malgré tout, et vous l'aurez compris, ce huitième épisode de la saga Ys ne loupe pas le coche et s'inscrit parfaitement dans l'euphorisant renouveau du jeu vidéo japonais en cette magnifique année 2017 !
Fruit de l'expertise éclairée d'un Nihon Falcom qui sait préserver le plaisir de la découverte, l'Action-RPG a trouvé un nouvel étalon, parfaitement réalisé et ciselé sur les consoles de Sony. Valeur sûre sur PS4, indispensable sur PSVita, "Ys VIII Lacrimosa of Dana" est sans doute le meilleur titre de la série et un incontournable du jeu d'aventure japonais !
+
LES POINTS FORTS
LES POINTS FAIBLES
-
+ BEAU COMME UN CAMION SUR PSVITA !

+ EXPLORATION PASSIONNANTE ET RYTHMÉE

+ LE SOUCIS DU DÉTAIL PARTOUT !

+ UNE ACTION QUI A FAIT SES PREUVES

+ USER-FRIENDLY
- PAS TRÈS BEAU SUR PS4, FATALEMENT...

- LES MISES EN SCÈNES TROP STATIQUES DU CÔTÉ DE DANA

- LES QUÊTES ANNEXES MOINS PASSIONANTES QUE LA QUÊTE PRINCIPALE

- LA TRADUCTION FRANÇAISE : MENTION BOF !
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