Après le remake du 1er épisode il y a quelques mois à peine, voici venir le 2ème opus en version complète (tous les DLC sont inclus!), sur Nintendo Switch. Si vous ne connaissez pas la série, il s'agit d'un jeu d'action RPG où vous incarnez Death, l'un des 4 cavaliers de l'Apocalypse : celui-ci vient au secours de son frère War, le héros du premier épisode et l'histoire se veut donc dans la continuité du titre original. Pas de panique : les cut-scenes sont suffisamment nombreuses pour éclairer les nouveaux-venus et rafraîchir les souvenirs des anciens... Et puis, de toute façon, l'histoire on s'en moque un peu : Darksiders tire tout son intérêt de ses nombreux secrets et donjons, dispersés sur une vaste map que vous parcourrez sur votre fidèle destrier squelettique !

Prenez un peu de Zelda (pour les donjons), un peu de Soul Reaver (pour le look du héros), une pincée de Dark Souls (pour le côté RPG), saupoudrez d'un zeste de Diablo (pour le loot) et vous obtiendrez une bonne idée de ce que Darksiders a à vous proposer ! Avec de telles références vidéo-ludiques, vous comprendrez bien vite que ce jeu se situe dans le haut du panier, le genre à se laisser dévorer par pur plaisir. Le récit tisse un fil conducteur symbolisé par un petit point jaune sur la carte, bien pratique pour vous guider à chaque instant, mais, entre temps, vous aurez tout le loisir de vous balader dans ce monde infesté de créatures mi-machine, mi-rocaille. Bien souvent, vous tomberez par hasard sur des ruines à explorer ou des PNJ à aider : les quêtes annexes sont très nombreuses et souvent passionnantes. Du bon gros loot et de l'expérience sont toujours à la clef et récompenseront votre curiosité ou votre ténacité. Ce petit côté RPG est intéressant dans la mesure où vous pourrez équiper Death comme bon vous semblera et l'adapter aux attaques ennemies ou aux pièges qui l'attendent. Bien entendu, en cours de scénario, de nouvelles capacités lui permettront de débloquer de nouveaux chemins sur la map ou d'accéder à des items cachés (les pages du livre des morts, par exemple...).

La téléportation est également possible, très tôt dans l'aventure, vous permettant même de quitter momentanément un donjon épineux, d'aller chez le marchand pour vous équiper, et de revenir illico à l'endroit précis d'où vous étiez parti : pratique !

La difficulté est paramétrable et pour cette édition Deathinitive (arf !), les plus audacieux pourront se frotter à une aventure plus corsée, mention spéciale aux boss, carrément balèzes : autant combattre ceux qui sont à votre portée, avant de revenir, mieux équipé ou plus costaud ! Sur ce point, les combats ne sont pas forcément le point fort de ce titre : inspirées de God of War, les joutes sont bourrines et confuses, la faute à une caméra épileptique qui se coince dans les recoins ! A l'inverse, les phases de plate-formes sont un pur bonheur : Death est athlétique, vif et grimpe partout, sur toutes les surfaces. Il faut souvent bien observer le décor pour trouver l'endroit où grimper, où s'accrocher : un vrai plaisir d'explorer les nombreuses ruines issues des cerveaux féconds des développeurs.

Niveau réalisation, cette version Switch est très sympa : en nomade, l'affichage dynamique est parfait, sauf à quelques endroits un peu chargés où l'image floute quelques secondes... La direction artistique est vraiment superbe, et même si les décors peuvent parfois sembler répétitifs, leur agencement vous surprendra souvent. Dans l'ensemble, le game-design est ciselé et superbement maîtrisé avec une belle progression dans la difficulté des énigmes à résoudre... On regrettera juste un doublage français qui manque souvent de conviction et de vilains petits glitches sonores, surtout dans les scènes cinématiques. Pour le reste, vu la taille de l'aventure, peu de bugs sont à déplorer, même s'il arrive de devoir recharger la partie une ou deux fois.

Dans l'ensemble, ce Darksiders 2 est emballant et épatant ! Long, intéressant, il brille surtout par l'intelligence des donjons à traverser, moins par ses combats un peu brouillons et répétitifs. C'est un God of War-like qui a son charme propre et, s'il en a pas l'envergure ou la grandiloquence, il faut lui reconnaître tout de même un sacré caractère ! Un portage mortel.