Critique film
Publié le 25/03/2019 à 13h13 par Camille
St Agatha
6,5 /10

Dans les années 1950, dans une petite ville de Géorgie, une jeune femme enceinte nommée Agatha cherche refuge dans un couvent. Ce qui semble être l'endroit idéal pour avoir un enfant se change en une nappe sombre où le silence est forcé, les secrets les plus horribles sont cachés, et chaque once de volonté d'Agatha est testée tandis quelle prend conscience de l'infâme réalité du couvent et des gens qui se cachent dans ses couloirs.

Marie, plus tard rebaptisée Agatha, est une jeune femme enceinte ayant déjà eu quelques épreuves malheureuses à son actif, décide de se rendre dans un couvent après avoir découvert sa grossesse et pendant que le père de l'enfant, musicien, tourne pour gagner de quoi s'installer après la naissance. C'est après avoir croisé une nonne par hasard qu'elle décide de se rendre dans ce lieu.

À première vue il n’apparaît pas trop suspect d’être invité par une nonne inconnue à résider dans ce lieu si l’on garde à l’esprit l’idée de charité Chrétienne. Mais c’est en arrivant aux abords du bâtiment, qui est perdu au beau milieu de la campagne et caché par une épaisse couche de brouillard, que l’on sent l’inquiétude de Marie apparaître.

L’accueil peu chaleureux et la visite des lieux a pour mérite de poser très rapidement et efficacement les bases de ce qui va suivre.
Ce qui fait la force de ce film c’est ce parti pris de ne pas jouer plus que de raison sur le mystère et la dissimulation des comportements bien trop répressifs et agressifs des nonnes dès le départ. La Mère supérieure jouée brillamment par Carolyn Hennesy annonce dès la visite ne plus être soutenue par l´Eglise due à ses méthodes jugées trop sévères. Cela pourrait mettre la puce à l’oreille, mais c’est justement dans cette franchise que réside la vraie idée ! En nous présentant ainsi le couvent et les nonnes, la décision de cette jeune femme de donner sa chance à ce lieu très anxiogène est rendue crédible puisque personne ne cherche à se cacher derrière de faux-semblants.

Malheureusement pour Marie, nous découvrons que derrière ses comportements déjà bien trop strictes et sévères se cache quelque chose de plus dangereux et sadique.

L’horreur du film ne réside ni dans l’hémoglobine ou la torture physique, mais dans l’aspect psychologique des attaques et réprimandes que subissent inlassablement les occupantes du lieu. Occupante qui sont déjà des proies faciles puisque complètement coupées du monde et très souvent désavouées par leurs proches. Ce couvent étant le seul endroit voulant d’elles, elles sont prêtes à tout pour y rester. À la fois victime de chantage émotionnel, de privation et de tortures psychologique, ce sont des vraies prisonnières. Nous pouvons même voir chez les plus anciennes occupantes un vrai syndrome de Stockholm se développer.
Le découpage et le scénario sont extrêmement bien menés, puisque ce qui aurait pu être un simple film de torture sans grand intérêt met constamment le personnage de Marie face à de nouveaux challenges et l’oblige à toujours être en situation d’adaptation face aux événements. Elle n’essaye pas juste de s’enfuir, mais se retrouve obligée d’essayer de renverser méthodiquement le pouvoir de la mère supérieure.

L’ambiance anxiogène et malfaisante permettent de créer une vraie inquiétude pour les personnages. De plus, le soin apporté au scénario permet au spectateur averti de se faire surprendre par la qualité du rythme donné au film et d’assister à une violence bien plus éprouvante que n’importe quelles tueries ou histoires de fantômes.

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