Critique film
Publié le 17/05/2018 à 18h42 par Floriane
Plaire, Aimer et Courir Vite
8 /10

1990. Arthur a vingt ans et il est étudiant à Rennes. Sa vie bascule le jour où il rencontre Jacques, un écrivain qui habite à Paris avec son jeune fils. Le temps d’un été, Arthur et Jacques vont se plaire et s’aimer. Mais cet amour, Jacques sait qu’il faut le vivre vite.

Passé par Un Certain Regard ("17 fois Cécile Cassard"), la Quinzaine des réalisateurs ("Dans Paris"), et la Sélection Officielle ("Les Chansons d’amour", "Les Bien-aimés") Christophe Honoré revient au Festival de Cannes avec "Plaire, aimer et courir vite". Après plusieurs adaptations littéraires ("Métamorphoses", "Les Malheurs de Sophie"), le cinéaste d’origine bretonne revient au scénario original avec ce récit personnel où il revisite ses années étudiantes dans les années 90.

Depuis le début, le cinéma de Christophe Honoré est parcouru de thématiques et personnages LGBT+, mais "Plaire, Aimer et Courir Vite" les place au centre. Cependant, il n’est pas un film ‘gay’ classique abordant les thèmes habituels, comme le coming out, l’intolérance, etc.. Ouvertement homosexuel, le réalisateur aborde l’identité homosexuelle avec une sensibilité à la fois fraîche et sincère. L’histoire entre Jacques (Pierre Deladonchamps) et Arthur (Vincent Lacoste) mêle l’euphorie des débuts d’une romance à la mort, tout en questionnant le sentiment amoureux quand la fin approche. Entre l’urgence de vivre cet amour et la peur de cette dernière fois, Christophe Honoré signe un film délicat et maîtrisé où l’émotion nous prend au hasard d’un regard ou d’une caresse.

L’émotion vient aussi de l’alchimie du duo Deladonchamps/Lacoste. Les acteurs se fondent dans leur personnage, surtout Vincent Lacoste qui arrive à s’approprier les dialogues littéraires de Christophe Honoré pour les faire sien. Quand à Denis Podalydès, il n’a jamais été aussi touchant en homme de lettres et ami fidèle jusqu’à la fin. L’acteur passe du comique à l’émotion avec le talent qu’on lui connait.

Avec "Plaire, aimer et courir vite" Christophe Honoré livre son plus beau film depuis "Les Bien-aimés". Un film maîtrisé dans sa forme et émouvant dans son histoire d’amour où se rencontre le sentimentalisme reconnaissable d’Honoré à l’ombre de la mort.

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