Critique film
Publié le 13/09/2018 à 16h21 par Kévin Aubin
Lukas
6 /10

Un ancien garde du corps qui enchaine les petits boulots de sécurité dans des boites de nuit pour élever sa fille de 8 ans se retrouve contraint de collaborer avec la police. Sa mission: infiltrer l’organisation d’un dangereux chef de gang flamand.

Julien Leclercq se lance en 2004 dans la réalisation, avec un court métrage autoproduit intitulé Transit. A travers cette réalisation, il impose sa patte artistique et cela lui permet d'être repéré par Gaumont qui lui finance son premier long, Chrysalis qui sort en 2006. S'en suivent d'autres réalisations, principalement des thrillers.

En 2018, il revient avec son nouveau thriller Lukas. Comme à son habitude, le réalisateur épure son métrage et va droit à l'essentiel. Un film intense qui prend aux tripes dès les premières minutes pour ne plus lâcher son spectateur. Radicale et sans concession, une oeuvre cinématographique sèche et brutale qui se vit sur l'instant. Là où le bât blesse c'est le scénario du film qui se révèle être trop lisse et manque d'écriture. Résultat, l'histoire est certes intéressante à suivre mais au fur et à mesure qu'elle avance, elle finit par manquer d'intérêt. Le rythme est déséquilibré entre des scènes qui traînent un peu trop en longueur et des séquences d'action expéditives bien orchestrées. Le spectateur finit par s'ennuyer à certains moments et ce n'est pas la courte durée du film qui rattrape l'ensemble. Pourtant les idées sont bien là et on sent une réelle volonté du réalisateur d'asseoir une nouvelle fois son style. Mais à trop être dans la simplicité, le film devient facile au grand dam des spectateurs. Visuellement le film est très travaillé avec des plans séquences parfaitement exécutés et une ambiance sombre et prenante rarement vue pour un polar français. Un film de genre qui a le mérite de se démarquer des productions standardisées même si des faiblesses sont évidentes.

Julien Leclercq signe une réalisation stylisée et de qualité. La mise en scène est l'atout majeur du film, les décors sont réduits à des espaces clos qui créent une atmosphère anxiogène où le spectateur est totalement happé, la photographie léchée avec ses couleurs sombres et froides renforce l'aspect poisseux du film et la bande-son est composée essentiellement de sonorités électroniques qui donne cette sensation d'être toujours avec le héros.

Jean-Claude Van Damme dans un premier rôle inattendu aux antipodes de ses précédents rôles. L'acteur casse son image hollywoodienne de gros bras pour s'enfermer dans un personnage à la vie torturée. Une composition étonnante JCVD qui s'applique à offrir un rôle marquant à ses spectateurs et fans de la première heure. Intense, inexpressif, et pauvre en paroles, c'est pour lui que le spectateur se déplace. Il est entouré d'acteurs principalement belges tous excellents. Sami Bouajila est également de la partie dans un rôle de flic ambivalent que l'acteur joue très bien. Mention spéciale à Sveva Alviti, actrice italienne novice remarquée dans Dalida, fait forte impression.

Pour sa nouvelle réalisation, Julien Leclercq signe un polar français dont lui seul a le secret mais à trop vouloir imposer son style, il finit par perdre son spectateur. Le film pâtit d'un scénario quasi-inexistant alors que visuellement le film est une claque. On retient surtout la prestation de JCVD dans un rôle à contre-emploi qui vaut à lui seul le déplacement.

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