Critique film
Publié le 16/01/2019 à 10h39 par Kévin Aubin
L'Empereur de Paris
8 /10

Sous le règne de Napoléon, François Vidocq, le seul homme à s'être échappé des plus grands bagnes du pays, est une légende des bas-fonds parisiens. Laissé pour mort après sa dernière évasion spectaculaire, l'ex-bagnard essaye de se faire oublier sous les traits d'un simple commerçant. Son passé le rattrape pourtant, et, après avoir été accusé d'un meurtre qu'il n'a pas commis, il propose un marché au chef de la sûreté : il rejoint la police pour combattre la pègre, en échange de sa liberté. Malgré des résultats exceptionnels, il provoque l'hostilité de ses confrères policiers et la fureur de la pègre qui a mis sa tête à prix.

Jean-François Richet commence par travailler plusieurs années en usine avant de signer un premier film très engagé, Etat des lieux en 1995. Puis il continue, deux ans plus tard, dans la voie politique avec Ma 6-T va crack-er, où il dirige des comédiens non-professionnels. Avec son troisième long métrage, De l'amour, il signe une chronique d'un fait divers en banlieue lui permettant de réunir pour la première fois de sa carrière un casting prestigieux. En 2004 il tente l'aventure américaine avec le remake du classique de Carpenter, Assaut sur le central 13. Mais c'est en 2008 qu'il brille au cinéma avec son dyptique sur Mesrine qui lui permet de remporter le César du Meilleur Réalisateur.

En 2018, il revient avec le film historique L'Empereur de Paris. Maintes fois portées à l'écran, les mémoires de Vidocq aussi riches soient-elles, sont le matériau idéal pour une nouvelle adaptation cinématographique. Le réalisateur s'approprie l'histoire de cet homme pour délivrer une oeuvre à la fois actuelle mais qui n'oublie pas l'historique. Résultat, le spectateur apprend à découvrir voire redécouvrir l'histoire de Vidocq, et ce, avec intérêt, et prend un plaisir coupable à le voir dans l'action mais qui n'est jamais gratuite. Ici, l'action le transforme et permet ainsi de le voir évoluer tout le long du métrage. L'histoire est bien documentée et véridique même si elle reste parfois sommaire, les scènes d'action y sont bien orchestrées avec de la violence sèche et brutale et les moments les plus intimes entre les personnages bénéficient de dialogues plutôt bien écrits. Si le film peine un peu à démarrer, le rythme va par la suite crescendo et la tension reste palpable tout du long. En somme, une belle reconstitution historique où le récit tire parti de la complexité de Vidocq et de son époque, avec des rebondissements certes prévisibles pour certains mais convaincants pour d'autres. Visuellement le film est une claque notamment les costumes dont la qualité de travail se fait sentir. Dans l'ensemble, le divertissement au vu de l'ambitieux projet est de mise et pour un film français c'est assez louable pour le saluer.

Jean-François Richet signe une très belle et bonne réalisation où l'on sent pleinement son investissement. La mise en scène est ambitieuse et offre une aventure digne de ce nom, les décors sont parfaitement représentatifs de l'époque, la photographie accuse des couleurs blafardes typiques de l'époque et la bande-son est saisissante.

Vincent Cassel retrouve une nouvelle fois le réalisateur et campe Vidocq. L'acteur s'attèle à porter ce personnage historique comme il se doit et comme toujours il le fait avec excellemment. Il est impliqué à fond dans son rôle et une livre une très belle performance. Cassel ne déçoit pas une fois encore. Il est accompagné d'une multitude de seconds rôles portés par des acteurs plus ou moins connus du grand public. Chaque acteur s'impose comme il se doit et à leur façon porte fièrement leur rôle respectif. Tous arrivent à tirer leur épingle du jeu et servent le récit.

Pour sa nouvelle réalisation, Jean-François Richet signe un honnête divertissement, ambitieux et avec une belle esthétique qui se distingue des productions françaises actuelles. Avec en prime un bon casting.

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