Critique film
Publié le 20/08/2025 à 11:19 par Grégory

Grave Encounters 2

Affiche
6 /10
Un étudiant en cinéma qui est obsédé par le film "Grave Encounters" décide, avec ses amis, de se rendre dans l'hôpital représenté dans le long métrage.
Sorti en 2012, un an seulement après le premier film, "Grave Encounters 2" avait la lourde tâche de reprendre un concept qui avait déjà marqué les amateurs de found footage. Cette fois, aux commandes, on retrouve John Poliquin à la réalisation, tandis que les Vicious Brothers restent au scénario. Le pari est osé : plutôt que de refaire simplement la même chose, le film prend une tournure méta. On suit un groupe d’étudiants en cinéma, dont l’un est obsédé par le premier "Grave Encounters", qu’il considère non pas comme une fiction mais comme un véritable document. Intrigués, ils partent à leur tour explorer l’hôpital psychiatrique pour découvrir la vérité.

Ce choix narratif est audacieux. Dès le départ, le film brise la frontière entre la fiction et la réalité en faisant du premier opus un objet de culte dans son propre univers. Pour un spectateur qui a apprécié l’original, il y a quelque chose d’assez grisant à se voir reflété à l’écran : ces étudiants, c’est un peu nous, fascinés par ce film trouvé et désireux d’en percer les secrets. Cela crée une mise en abyme assez réussie, qui relance l’intérêt au lieu de donner l’impression d’un simple copier-coller.

En revanche, il faut reconnaître que "Grave Encounters 2" est plus inégal. Le rythme met du temps à s’installer : la première partie, centrée sur la vie étudiante, paraît un peu longue et manque parfois de tension. Mais une fois que les protagonistes se retrouvent piégés dans l’hôpital, la mécanique reprend et on retrouve cette atmosphère d’angoisse propre au premier film. Les couloirs changeants, les apparitions soudaines et l’impossibilité de s’échapper sont toujours aussi efficaces.

Là où le film surprend, c’est dans sa volonté d’aller plus loin dans la mythologie. On n’est plus seulement dans la peur de l’enfermement, mais dans l’idée d’une malédiction qui dépasse le simple lieu. L’hôpital devient une sorte de vortex où la réalité elle-même se déforme. Certaines scènes visuellement marquantes viennent appuyer cette impression, même si les effets spéciaux numériques se font parfois trop voyants et cassent un peu l’immersion.

Ce qui reste fort, malgré ses maladresses, c’est la fidélité au concept d’origine : un endroit qui dévore littéralement ceux qui y entrent. En prolongeant cette idée et en la confrontant à une nouvelle génération de personnages, "Grave Encounters 2" n’atteint pas la fraîcheur de son prédécesseur, mais il conserve une sincérité et une volonté de proposer autre chose qu’un simple produit de commande.

En définitive, "Grave Encounters 2" est une suite imparfaite, mais pas inutile. Si le film perd un peu de l’efficacité brute du premier, il compense par une dimension réflexive et par quelques séquences qui marquent les esprits. Pour qui a aimé le premier volet, cette suite fonctionne comme une extension logique, un écho moins maîtrisé mais tout de même intéressant. Pris dans son ensemble, le diptyque forme une expérience horrifique cohérente, qui mérite d’être redécouverte aujourd’hui, notamment dans le coffret BLU-RAY qui réunit les deux films.
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