Critique film
Publié le 16/01/2019 à 10h39 par Kévin Aubin
Bienvenue à Marwen
9 /10

L'histoire de Mark Hogancamp, victime d'une amnésie totale après avoir été sauvagement agressé, et qui, en guise de thérapie, se lance dans la construction de la réplique d'un village belge durant la Seconde Guerre mondiale, mettant en scène les figurines des habitants en les identifiant à ses proches, ses agresseurs ou lui-même.

Robert Zemeckis se fait connaître du grand public en 1984 avec A la poursuite du diamant vert. Dès lors, il accumule les succès, son cinéma de divertissement se mariant régulièrement avec le fantastique, comme dans la saga culte des Retour vers le futur. La face plus humaniste du cinéaste transparaît, elle, dans Forrest Gump en 1994, qui obtient six Oscars. Réalisateur, scénariste et producteur de renom, il est toujours à l'avant-garde de son art. En 2004, pour Le Pôle Express et son procédé de "motion capture", il fait sensation dans le film d'animation.

En 2019, il revient avec Bienvenue à Marwen qui s'inspire du documentaire Marwencol réalisé par Jeff Malmberg en 2010. Les deux oeuvres se basent sur la vie de Mark Hogancamp. Robert Zemeckis mélange prises de vues réelles et motion capture où une nouvelle fois il fait preuve d'un talent hors pair. Pour porter cette histoire de résurrection par l'art, le réalisateur déploie toute l'étendue de son talent et est comme toujours avant-gardiste dans ce qu'il propose. En partant de l'incroyable histoire vraie d'un homme, il déroule une aventure humaine et fictionnelle entre réalité et onirisme. Ainsi, le spectateur est embarqué dans un drame intense qui n'hésite pas à user de la comédie comme échappatoire au quotidien de Mark. Le film rend justice à la faille et à la complexité émotionnelle de cet homme, et tel un exutoire, il nous fait vivre sa vie après traumatisme de la plus belle des façons. S'échapper du quotidien devient alors une nécessité et c'est pourquoi le métrage donne la primeur aux scènes imaginaires de l'esprit de Mark au détriment d'une réalité difficile à vivre. Résultat, le spectateur plonge dans cet univers créé par Mark qui est le reflet de sa psychologie faisant écho au monde qui l'entoure. Un message fort passe au travers du film, celui de l'acceptation de la différence. Une oeuvre pleine d'inventivité et riche en émotions.

Robert Zemeckis est comme toujours très impliqué derrière la caméra et use de son talent pour offrir du grand divertissement. La mise en scène profite indéniablement aux acteurs magnifiés par la caméra du réalisateur et est inventive, les décors qu'ils soient réels ou numériques emportent le spectateur dans un univers incomparable, la photographie avec ses couleurs flamboyantes et son jeu de tonalités est sublime et la bande-son signée Alan Silvestri s'adapte à chaque scène du film et profile de très belles mélodies.

Steve Carell porte ce film à la perfection. Ce n'est pas qu'un formidable acteur de comédie mais c'est aussi un grand acteur dramatique. L'interprétation du double personnage de Mark lui permet de briller tout le long du film. Une très belle performance d'acteur. Leslie Mann, connue pour ses rôles comiques, vient accompagnée l'acteur. Dans un rôle dramatique inattendu, elle démontre une interprétation convaincante et rayonne par son naturel. Le casting se compose également de nombreux seconds rôles féminins pour certains grimés en poupées. Chaque actrice fait mouche et chacune de leurs apparitions est remarquée.

Pour sa nouvelle réalisation, Robert Zemeckis signe un drame qui transporte le spectateur dans un univers onirique pour une aventure humaine garantie. Les acteurs sont épatants, Steve Carell en tête. Laissez-vous tenter par ce divertissement qui ne vous laissera pas indifférent.

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