Test jeu vidéo
Publié le 20/10/2017 à 11h52 par Pikminouchon
The Evil Within 2
7 /10
PLATEFORME
ÉDITEUR DU JEU VIDÉO

Le premier "The Evil Within", chapeauté par Shinji Mikami, le génial créateur de "Resident Evil 4", avait rencontré un certain succès critique et commercial trois ans auparavant... Soucieux d'en donner plus aux fans fraîchement acquis et de corriger ce premier jet forcément imparfait, Tango Gameworks et Bethesda Software décident aujourd'hui d'accoucher d'une suite avec un nouveau réalisateur à sa tête. Un changement pour le meilleur ou pour le pire ?

L'ex-inspecteur Sebastian Castellanos replonge dans l'antre de la folie par le biais du STEM, une machine démoniaque qui l'avait entraîné dans des événements traumatiques lors du premier épisode... Pensant sa fille Lily perdue à jamais, il se retrouve confronté à la possibilité de la retrouver à condition de s'immerger à nouveau dans la réalité fantasmée du STEM. Ce coup-ci, direction Union, archétype de la ville américaine lambda : dirigé par Kidman, à la solde de l'organisation Mobius instigatrice du STEM (vous suivez ?), Sebastian devra affronter ses plus grandes peurs au sein de cette matrice partagée, dans l'espoir de retrouver sa chère Lily...

Comme dans tout jeu horrifique qui se respecte, le héros va devoir survivre tout en esquivant une flopée d'abominations torturées, sans oublier de gérer un stock de munitions fatalement limité et une jauge d'endurance qui a tendance à rétrécir comme une peau de chagrin au moindre sprint !

La grande nouveauté de ce nouvel opus réside précisément dans l’exploration en semi-liberté de la ville d'Union : Kidman, la partenaire de Castellanos, vous indiquera la marche à suivre par communications interposées... A vous de voir si vous souhaitez vous en tenir à la trame principale ou vous en écarter un peu au profit de missions secondaires, prétextes à un loot plus balèze, destiné à augmenter vos compétences physiques ou votre armement. Ainsi, les ressources les plus précieuses seront la carotte qui vous incitera le plus souvent à explorer Union : ce choix offre donc au joueur la possibilité de rythmer l'aventure à sa convenance, bonus à la clé.
Le plus souvent, vous alternerez entre terrain "ouvert" et missions plus claustrophobiques (le garage, la paroisse...) : ces passages sont nettement plus anxiogènes mais également plus scriptés. Le résultat de ce mélange est fort agréable à parcourir... à condition bien sûr d'aimer les corps zombifiés et les mauvaises surprises !

Bonne nouvelle, le bestiaire de ce "The Evil Within" est réussi et, même s'il n'est que le directeur exécutif sur cette suite, on retrouve la "patte" de Shinji Mikami.
Les boss apportent leur lot d'originalité bien qu'ils se révèlent moins nombreux et moins marquants que dans le premier jeu... En fait, ce sont surtout les alter-ego humains que Sebastian va rencontrer dans le STEM qui laisseront une empreinte au joueur, en particulier le tout premier d'entre eux, le photographe Stefano.
Par un heureux hasard, ces individus peu fréquentables interviendront le plus souvent lors des phases d'exploration les moins ouvertes et donc, les plus effrayantes pour le joueur... Les développeurs auraient pu céder à la frousse facile mais ont pourtant préféré lorgner vers la tension psychologique et les angles morts de la caméra... sans compter l'évolution géographique des décors quand vous revenez sur vos pas (il y avait une porte ici, tout à l'heure ?!).

A l'occasion, des abris Mobius vous permettront de souffler un peu (ou de ralentir votre rythme cardiaque !), de restaurer votre énergie, de discuter avec les rescapés que vous aurez sauvés (certains agents sont portés disparus...), ou d'accéder à des diapositives bonus en retournant à votre "bureau" : ces moments de calme soulagent bien entendu la pression permanente exercée sur le joueur, même si les phases d'exploration libres, de part leur structure, lui permettent de gérer un stress autrement moins important que dans les bâtisses plus dirigistes...

Le gameplay en lui-même est également là pour suggérer la faiblesse du héros : le personnage est volontairement rigide, son armement limité et la caméra est postée au plus près de lui... un bon point de s'être débarrassé du format letter-box présent au lancement du premier épisode !
Bien entendu, Sebastian pourra se planquer furtivement pour économiser ses munitions voire pour neutraliser un ennemi sans qu'il s'en rende compte : pas plus mal, dans la mesure où la hitbox des opposants est souvent à la ramasse, les (rares) balles n'atteignant pas leur cible à 100% ! Une volonté des programmeurs pour rendre le jeu plus difficile ou pour favoriser l'infiltration et l'observation ?... En tout cas, ce choix est rageant quand vous êtes à court de munitions face à un boss retors. Heureusement qu'on peut désormais crafter de nouvelles munitions même en plein milieu d'un gunfight, quitte à dépenser plus de ressources.
Dans sa globalité, le joueur averti sentira grandement les influences du jeu de Naughty Dog, "The Last of Us" : le gameplay de ce "The Evil Within 2" fait clairement référence à ce dernier, le panache en moins, même si les errances punitives du premier opus sont moins présentes ici.

Techniquement parlant, le soft de Tango Gameworks est efficace et améliore globalement la technique du premier épisode : le rendu des personnages est très satisfaisant, les effets d'ambiance sont superbes et la modélisation des monstres est une réussite. Le moteur 3D réutilisé en a encore sous le capot ! En revanche, le level design laisse parfois à désirer car les développeurs ont convoqué pour l'occasion nos amis les murs invisibles : en 2017, et pour un jeu prônant la liberté d'exploration, tout cela fait un peu désordre. De même, quelques ralentissements sont à noter et quelques textures rendent un hommage poignant à l’algorithme de compression de la défunte PS3 : dommage !

A la croisée des ténors du genre, "Resident Evil" et "Silent Hill" en tête, "The Evil Within 2" joue donc la carte du jeu d'horreur efficace et semi-ouvert... Manifestement influencé par les mécaniques d'un bon vieux "Last of Us" qui aurait flirté avec un bon gros trip paranoïaque, le titre de Tango Gameworks se laisse découvrir avec intérêt, en dépit d'une histoire capillo-tractée digne d'une série B. Heureusement, l'angoisse reste au rendez-vous !
+
LES POINTS FORTS
LES POINTS FAIBLES
-
+ DES PASSAGES EN INTÉRIEUR BIEN FLIPPANTS

+ UN BESTIAIRE RÉUSSI

+ L'ALTERNANCE LIBRE DES MISSIONS EXTÉRIEUR/ INTÉRIEUR
- LA MISSION PRINCIPALE DIRIGISTE ET LINÉAIRE

- TECHNIQUEMENT PAS TOUJOURS AU TOP

- LE CONCEPT DE MONDE SEMI-OUVERT FAIT BAISSER LA TENSION !
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