Test jeu vidéo
Publié le 11/06/2020 à 12h02 par Pikminouchon
Maneater
7 /10
PLATEFORME
ÉDITEUR DU JEU VIDÉO

RPG

Un GTA-like dans la peau d'un requin ? En voilà une idée originale ! Forcément, vous allez penser aux "Dents de la Mer" de Spielberg, mais le jeu de Tripwire apporte un vent de fraîcheur assez inattendu. Si vous avez connu les jeux d'arcade des années 2000, comme "Crazy Taxi", "Maneater" va vous évoquer de doux souvenirs car, sous son aspect RPG, se cache un défouloir aussi sympa que répétitif.

Le pitch est simple : vous incarnez un bébé requin bouledogue dont la mère a été pêchée et assassinée par un pêcheur aussi balourd que débile. Rejeté à l'eau, vous n'aurez de cesse que de vous venger en grossissant toujours plus, dévorant tout sur votre passage...

Forcément, au début, vous ne pourrez pas vous attaquer à plus gros que vous et il faudra s'en tenir à grignoter mérous et tortues... Les super-prédateurs comme les alligators ou les baleines (!) ce sera pour plus tard. En attendant, quoi de mieux que de s'échouer sur la plage voisine et de croquer la vie à pleines dents ? Hop, un enfant, hop un golfeur, hop un américain obèse... Sans risquer l’asphyxie, tenter sa chance sur le rivage vous apportera des nutriments propices à une bonne croissance, mais les animaux marins feront tout aussi bien l'affaire. Si en plus vous parvenez à trouver des coffres sous la mer, vous aurez accès à suffisamment de mutagènes pour « équiper » votre requin de nouvelles capacités (nouveau sonar, mâchoires plus puissantes, ailerons hydro-dynamiques, etc...) : là réside le petit aspect RPG du titre, permettant de devenir sur le long terme une véritable machine à tuer ! Les customisations ultimes sortent d'ailleurs carrément d'un livre de science-fiction avec un squale ressemblant à une expérience militaire ayant mal tournée...

Mais avant cela, il va falloir nager en eaux troubles et naviguer dans différentes zones infestées de danger : un marécage, une zone portuaire radioactive, un quartier résidentiel où golf et yachts font bon ménage... L'ensemble est franchement agréable à découvrir, les graphismes se révélant détaillés et inspirés. Tournant sur l'Unreal Engine 4, "Maneater" ne vous décrochera pas la mâchoire mais se situe dans le haut du panier pour une production de ce type. Ce monde ouvert est hélas redondant dans la mesure où il faudra toujours remplir les mêmes missions pour avancer dans l'histoire : manger un certain nombre d'humains ou une espèce de poisson particulière, trouver des coffres cachés, visiter des points d'intérêts, ou encore débusquer des plaques d'immatriculation...

Très arcade et très répétitif dans ses mécaniques de jeu, "Maneater" est pourtant très addictif : une fois que vous aurez saisi le fonctionnement du gameplay et ce que le jeu attend de vous, vous vous baladerez plus facilement d'une zone à l'autre et, votre requin gagnant en puissance, vous pourrez enfin attaquer le super prédateur sur lequel vous vous cassiez les dents auparavant.

Mais la menace principale reste, sans surprise, l'Homo Erectus ! Et si vous vous en prenez trop aux humains, vous finirez par attirer de supers pêcheurs qui s'en prendront alors à vous, lourdement armés. Bien sympas et très décalés, ces boss seront pour vous l'occasion de tester vos réflexes : sauter hors de l'eau et donner un coup de queue pour balancer le boss à la flotte et le croquer aussitôt, c'est tout à fait possible si vous le souhaitez, mais il est toujours amusant d'user de sa force ou de sa masse pour couler les bateaux ou les jet-ski des pêcheurs ! Sur ce point, il faut quand même noter que la jouabilité est souvent brouillonne : en ligne droite, tout va bien mais votre requin a bien du mal à virer à la dernière minute et ses sauts hors de l'eau sont souvent approximatifs. Enfin, la caméra est parfois à la ramasse quand elle est lockée sur une proie : épileptiques s'abstenir ! Quant à la bande-son, elle est, pour ainsi dire, bateau ! On est bien loin du trip new-age de Ecco The Dolphin sur la regrettée Dreamcast... En même temps, le propos est déjanté, voire carrément punk, quand il s’agît d'exploser les bouées rose fluo des nageurs imprudents. Et pas très PETA friendly non plus !

Malgré sa violence apparente, et ses hecto-litres d'hémoglobine, "Maneater" ne se prend jamais au sérieux : l'humour est très présent, le second degré est souvent planqué dans les centres d'intérêt à découvrir lors de vos explorations marines ou lors des descriptions de boss (Bayou Willy !). Il faut dire aussi que l'action prend place dans le sud profond des Etats-Unis, où les habitants passent un peu pour des couillons aux yeux du reste du pays. Le Cletus des Simpsons, ça vous dit quelque chose ?
L'ensemble est narré avec beaucoup de sérieux par une voix-off sensée rappeler les plus beaux documentaires de National Geographic... la dérision en plus ! Dommage que le jeu ne soit pas doublé en français pour le coup.

Même si ce requin finit donc par rapidement tourner en rond, la faute à des quêtes redondantes et peu inspirées, ce "Maneater" livre une expérience défoulante et fort amusante, en tout cas les premières heures. Certes, une fois l'effet de surprise passé, la variété se fait languir, mais sa réalisation propre et les possibilités de customisation alléchantes donnent envie de s'offrir un dernier gueuleton, pour la route.
Attention toutefois sur PS4, des plantages intempestifs et quelques freezes ont pu égratigner l'expérience de jeu en plein test : on espère donc une mise à jour rapide pour nager un peu plus sereinement...
+
LES POINTS FORTS
LES POINTS FAIBLES
-
+ ORIGINAL ET DÉLIRANT

+ LE CÔTÉ ARCADE BIEN SYMPA...

+ ET LE PETIT CÔTÉ RPG AUSSI

+ L'HUMOUR RAVAGEUR
- UNE JOUABILITÉ UN PEU BALOURDE

- DES MISSIONS RÉPÉTITIVES

- UN TON DÉTACHÉ QUI NE PLAIRA PAS À TOUT LE MONDE
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