Critique film
Publié le 20/05/2015 à 19h34 par Fred
The Mirror
6,5 /10

Plusieurs années après la mort de ses parents, Tim sort de l’asile psychiatrique dans lequel il a été enfermé pour le meurtre de son père. Persuadé de son innocence, sa s½ur, Kaylie Russell élabore un stratagème afin de prouver que le véritable coupable de la tragédie familiale est, en fait, un miroir hanté…

Oculus (dans sa version originale) retitré "The Mirror" pour son édition DVD française se situe dans la veine des films de hantises qui fleurissent depuis quelques années en particulier dans les productions Blumhouse ("The Purge", "Sinister", "Paranormal Activty"...). Se détournant de la vague gore et outrancière, Mike Flanagan privilégie une mise en scène plus intime pour exprimer l’atmosphère lourde et angoissante se propageant dans une famille modèle américaine. Utilisant le schéma classique de l’intru extérieur qui va venir mettre à mal le la vie de famille des Russel, seulement cette fois-ci, ce ne sera pas un individu mais un objet : un miroir âgé de trois cent ans. Après avoir aménagé dans leur nouvelle maison, la famille Russel se présente comme une famille modèle mais lentement les relations entre adultes vont se dégrader. Devant les yeux de leurs deux enfants, les parents vont vivre un véritable calvaire paranoïaque et schizophrène qui va les mener jusqu'à la mort. Après onze années passées dans un hôpital psychiatrique suite au meurtre de son père (qui venait de tuer sa propre femme), Tim est enfin libre. Il retrouve sa s½ur qui va tenter de le persuader qu'ils doivent absolument détruire l'objet maléfique à l'origine de tous leurs maux. Les croyances de Kaylie vont se heurter au pragmatisme de son frère.
Reprenant le thème du miroir jusque dans la construction de son film, le réalisateur présente les actes présents comme un reflet de ceux du passé ce qui lui permet d’entremêler les histoires et dynamiser un montage qui aurait pu devenir trop linaire avec une structure classique. Jouant avec les faux-semblants, la mise en scène sème d'abord le doute quant au réel pouvoir du miroir. Tout comme l'objet hanté va le faire avec les personnages, le réalisateur va perdre les spectateurs entre réalité et hallucinations. Évitant les jump-scares et autres effets faciles visant à faire sursauter son audience, Mike Flanagan va privilégier les pertes de repères physiques et temporels afin de créer une atmosphère oppressante et claustro-phobique. Les apparitions fantomatiques sont à ce titre plus proche du cinéma japonais que du traitement habituel d'un film américain.
Même si on peut trouver quelques faiblesses scénaristiques et un twist final qui n’est pas à la hauteur des enjeux, grâce à un vrai traitement psychologique de ces personnages et une approche plus subtil du genre que la plupart des sorties actuelles, Mike Flanagan se démarque et permet à "The Mirror" de sortir du lot des films de hantises.

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