Critique film
Publié le 18/11/2025 à 11:42 par Grégory

Les Démons du Maïs III - Les Moissons de la Terreur

Affiche
6,5 /10
Deux frères deviennent orphelins après l'assassinat d'un fermier d'une petite bourgade américaine. Les deux enfants sont placés dans une famille en ville, sans que personne ne se doute que le crime a été perpétré par le plus jeune des deux garçons...
Après deux volets ancrés dans les plaines du Nebraska, "Les Démons du Maïs III : Les Moissons de la Terreur" prend le pari audacieux de sortir du cadre rural pour semer la peur en pleine ville. Réalisé par James D. R. Hickox, ce troisième chapitre suit deux jeunes orphelins de Gatlin adoptés par une famille de Chicago. Mais loin des champs, l’un d’eux reste dévoué à Celui qui marche derrière les rangs… et la moisson, cette fois, aura lieu entre les gratte-ciels.

Dès les premières minutes, le film tranche avec ses prédécesseurs : fini les étendues silencieuses et les routes désertes, place aux ruelles sombres, aux entrepôts abandonnés et à la jungle urbaine. Ce changement d’environnement apporte une énergie nouvelle. Le mal, autrefois enfoui dans les champs, s’adapte au béton et se nourrit de la corruption de la ville. C’est une idée audacieuse, parfois maladroite dans l’exécution, mais suffisamment originale pour relancer l’intérêt de la saga.

L’histoire explore avec efficacité la dualité entre foi et manipulation, à travers la relation complexe des deux frères. L’un tente de s’intégrer et de vivre une vie normale, tandis que l’autre reste prisonnier de la croyance morbide inculquée à Gatlin. Cette tension fraternelle, bien que prévisible, confère au film une certaine profondeur. Les scènes où la nature semble reprendre ses droits dans l’environnement urbain (des racines envahissant un immeuble ou un champ de maïs poussant au cœur d’un terrain vague) donnent au film une esthétique presque surréaliste.

Sur le plan technique, "Les Moissons de la Terreur" reste une production typique du milieu des années 90 : effets spéciaux modestes, acteurs inégaux, mais une ambiance sincère et un rythme efficace. Certains moments flirtent avec le nanar, d’autres dégagent un vrai malaise, notamment lorsque le fanatisme religieux refait surface dans un monde qui croit l’avoir oublié. Il y a dans ce contraste entre le rural et l’urbain quelque chose de fascinant, comme si le mal de Gatlin refusait obstinément de mourir.

Au final, "Les Démons du Maïs III : Les Moissons de la Terreur" n’est pas le plus abouti de la trilogie, mais sans doute le plus original. Il ose déplacer le mythe pour lui donner un nouveau souffle, et réussit, malgré ses faiblesses, à garder l’esprit étrange et hypnotique de la saga. Une suite imparfaite mais curieusement attachante, à redécouvrir avec indulgence et nostalgie.
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