Patricia Dombrowski, alias Patti Cake$, a 23 ans. Elle rêve de devenir la star du hip-hop, rencontrer O-Z, son Dieu du rap et surtout fuir sa petite ville du New Jersey et son job de serveuse dans un bar miteux. Elle doit cependant s’occuper de Nana, sa grand-mère qu’elle adore, et de Barb, sa mère, une chanteuse ratée et totalement instable. Un soir, au cours d’une battle sur un parking, elle révèle tout son talent de slammeuse. Elle s’embarque alors dans une aventure musicale avec Jheri, son meilleur ami et Basterd, un musicien mutique et asocial.
Geremy Jasper est un écrivain et réalisateur né au New Jersey. En tant que co-fondateur de la société de production LEGS, il a participé à la réalisation de clips vidéos pour des chanteuses telles que Selena Gomez ou Florence + The Machine. En 2015, il écrit et dirige le court-métrage Outlaws pour la marque britannique de vêtements Belstaff, mettant en scène David Beckham et Harvey Keitel. Il dirige également des campagnes publicitaires internationales pour Diesel, Evian et Heineken.
En 2017, il réalise son premier long-métrage Patti Cake$, remarqué dans de nombreux festivals. Film indépendant par excellence, ce drame américain est un feel good movie comme on aimerait en voir davantage au cinéma. Un condensé de tout ce qui fait le vrai bon cinéma, celui qui vous fait asseoir dans un siège pendant 1h45 et dont on ressort retourné. L'histoire respire la dure réalité de la vie qui est un combat de chaque instant, un combat qu'il faut mener sans relâche pour arriver à ses fins. Montrant le parcours d'une jeune femme vivant dans les quartiers d'Amérique et aspirant à devenir la star du rap de demain, le réalisateur filme simplement et efficacement une histoire touchante non sans une once d'humour. L'équilibre est parfaitement trouvé entre les moments intimistes et émotionnellement forts de Patti confrontée à la réalité de sa vie, et les moments plus fantasques et détonants des échappées musicales de Patti et de son entourage. Tout est fait pour montrer sans filtre et avec énergie le rêve américain vu d'en bas. Pêchu et mené à un rythme effréné, ce film est une belle surprise que l'on n'a pas vu venir et qui arrive à point nommé en France dans nos salles de cinéma.
Surtout que pour sa première réalisation, Geremy Jasper fait forte impression. La mise en scène de son film au plus proche de son héroïne est des plus percutantes, les décors se veulent le reflet d'une réalité pas toujours facile à appréhender, la photographie aux couleurs pâles et ternes pour la plupart des scènes participe à créer une ambiance générale emprunt de vérité et la bande-son signée du réalisateur est juste parfaite. Une réalisation qui résonne comme le film, en somme exceptionnelle.
Danielle MacDonald est assurément la révélation du métrage. Très peu connue du grand public, elle crève l'écran de par sa présence et son jeu d'actrice hors pair. Littéralement habitée par son personnage, ce film n'aurait pas eu la même saveur sans elle. Le reste du casting est composé d'acteurs pour la plupart inconnus du public français. Malgré cela, chacun trouve sa place et s'implique corps et âme. Voir des acteurs aussi investis même novices mérite là encore le déplacement pour ce métrage.
Pour sa première réalisation, Geremy Jasper signe un film indé américain dont le cinéma devrait prendre exemple. Du cinéma pour jus avec des acteurs au top pour une petite bombe cinématographique. A voir d'urgence !