Critique film
Publié le 21/10/2019 à 19h58 par Floriane
Ça - Chapitre 1 (2017)
9 /10

Plusieurs disparitions d'enfants sont signalées dans la petite ville de Derry, dans le Maine. Au même moment, une bande d'adolescents doit affronter un clown maléfique et tueur, du nom de Pennywise, qui sévit depuis des siècles. Ils vont connaître leur plus grande terreur…

Pennywise est de retour ! Le clown cannibale qui a traumatisé toute une génération d'adolescents (et d'adultes) a enfin le droit à son adaptation sur grand écran. Ce monument de la littérature fantastique signé Stephen King avait connu jusqu'à maintenant uniquement les faveurs du petit écran avec le célèbre téléfilm ABC de Tommy Lee Wallace "Ça – Il est revenu". Cette adaptation est restée dans les mémoires grâce à la performance hallucinante et hallucinée de Tim Curry en monstre multicolore. Cette version 2017 est donc attendue au tournant par de nombreux fans.

Le projet avait de quoi inquiéter avec le départ derrière la caméra de Cary Fukunaga ("True Detective") pour différends artistiques avec New Line. Mais l'arrivée d'Andrés Muschietti ("Mama") pour le remplacer, ainsi que les premières images de Bill Skarsgård en Pennywise ont rassuré une partie des sceptiques. Mais surtout le film a été adoubé par l'auteur lui-même déclenchant une grosse attente autour du projet !

Andrés Muschietti nous livre une adaptation fidèle à l'esprit du livre avec une mise en scène élégante qui évite le tape à l'½il et les jumps scare faciles. Les apparitions de Ça sont travaillées comme des mini-scénettes horrifiques à l'intérieur du récit. Mais là où le film, tout comme le livre, puise son originalité est dans le lien unissant les enfants. Car certes "Ça" appartient au genre épouvante avec son monstre des plus effrayants, mais il est aussi, et surtout, un film sur l'enfance dans toute sa complexité et le passage à l'âge adulte.

Le film prend son temps de développer ses personnages individuellement et au sein du "groupe des ratés" les rendant attachants et nettement plus intéressants que beaucoup de personnages de films d'horreurs actuels. En se concentrant sur les peurs réelles de ces enfants avant celles provoquées par Ça, le film respecte le roman de Stephen King qui utilise la peur pour mieux s'intéresser à la psychologie et Pennywise comme miroir de ses peurs. Mais pour mieux correspondre à l'époque actuelle, le scénario fait le choix d'appuyer sur certains aspects de la vie des jeunes adultes, comme les agressions sexuelles de Beverly.

Quant à Pennywise, Bill Skarsgård donne au clown un côté théâtral avec une gestuelle et des expressions cartoonesques inquiétantes. Son look est aussi différent des clowns habituels. Là où la version de 1990 semblait sortir tout droit du cirque du coin, celle-ci semble datée avec son costume rappelant les tenues médiévales. Cet aspect poussiéreux rappelle que Pennywise est installé depuis des siècles à Derry, le rendant encore plus mystérieux.

Bien sûr, on pourrait reprocher l'abandon de certains aspects plus sombres du roman de King, ou encore le changement d'époque surfant sur la mode des années 80. Mais "Ça" version 2017 est un objet sincère et respectueux de l'½uvre de Stephen King avec des vraies trouvailles artistiques prêtes à traumatiser une nouvelle génération de spectateurs !

Bref, ce "Ça - Partie 1" d'Andrés Muschietti a tout pour devenir culte ! Vivement 2018 pour découvrir "Ça - Deuxième partie".

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