Critique film
Publié le 08/02/2018 à 17h56 par Floriane
Black Panther
8 /10

Après les événements qui se sont déroulés dans Captain America : Civil War, T’Challa revient chez lui prendre sa place sur le trône du Wakanda, une nation africaine technologiquement très avancée. Mais lorsqu’un vieil ennemi resurgit, le courage de T’Challa est mis à rude épreuve, aussi bien en tant que souverain qu’en tant que Black Panther. Il se retrouve entraîné dans un conflit qui menace non seulement le destin du Wakanda, mais celui du monde entier…

Quelques mois après le très pulp "Thor – Ragnarok", Marvel Studios dégaine "Black Panther". Apparu dans "Captain America – Civil War", le film solo sur le personnage de T’Challa est très attendu puisqu’il s’agit du premier super-héros noir à être adapté à l’écran. Avec ce film le MCU nous avait promis de l’originalité pour faire taire les reproches de manque d’identité qui lui sont souvent attribués.

Grâce à son univers éloigné de Iron Man et compagnie, "Black Panther" trouve très vite sa personnalité. Avec Ryan Coogler ("Fruitvale Station", "Creed – L’héritage de Rocky Balboa") derrière la caméra le film devient un objet hybride où l’aspect futuriste de Wakanda se fond parfaitement avec la culture traditionnelle africaine. Ressenti accentué par le mélange du style de Kendrick Lamar à la musique composée par Ludwig Göransson. Et pour se détacher encore plus des autres films du MCU, Coogler et son co-scénariste Joe Robert Cole ont fait le choix de se concentrer sur l’humain. Ici, pas d'extraterrestres venus détruire le monde, mais une histoire de famille shakespearienne. Le scénario prend le temps de développer les enjeux du récit. Il évite l’action gratuite pour nous offrir de l’intime. Mais que les fans de spectaculaire se rassurent, le film contient des scènes où la panthère noire et ses guerrier(e)s nous montrent toute l’étendue de leurs talents, en particulier lors d’une scène haletante dans les rues de Busan.

Mais la grande force de "Black Panther" réside dans ses personnages. Bien souvent, le problème du MCU se trouve dans ses protagonistes peu développés auxquels on ne s’attache pas. Coogler à l’intelligence de prendre le temps de les écrire. Il leur donne de vraies motivations et de la profondeur. A l’image du méchant joué par Michael B. Jordan ("Furtivale Station", "Les Quatre fantastiques"), dont le schéma est plus ancré dans notre réalité. Du côté des femmes, après l’ébauche de Valkyrie dans "Thor – Ragnarok", le MCU a enfin réussi à écrire de vrais personnages féminins. Avec le quator formé par Lupita Nyong'o ("12 Years of Slave"), Letitia Wright ("Black Mirror"), Danai Gurira ("The Walking Dead") et Angela Bassett ("Malcolm X"), elles sont à la fois fortes, drôles et indépendantes. Elles ne sont pas l’atout charme du film, comme l’appuie leurs costumes privilégiant l’esthétique et la fonctionnalité à la sexualisation habituelle. En ce qui concerne le Roi T’Challa AKA Black Panther, le film respecte le personnage des comics avec ses tiraillements sur l’honneur et son amour pour les siens. A l’écran Chadwick Boseman ("Get On Up") assure dans la peau du félin lui donnant classe et émotion.

Le film se permet aussi un sous-texte politique. Tout d’abord sur le traitement de la communauté noire, faisant écho au mouvement "Black Lives Mather", mais aussi sur le choix d’aider et d’accueillir ceux dans le besoin, comme les réfugiés de guerre.

Et avec "Black Panther" Marvel offre enfin une vraie visibilité à des personnages noirs en évitant les clichés. Un peu à la manière de "Wonder Woman" pour les femmes, "Black Panther" devrait aider les plus jeunes à se sentir moins exclus dans une société qui bien souvent les rejette.

Avant la sortie le 25 avril de "Avengers : Infinity War", "Black Panther" amène une bouffée d’air frais dans le MCU avec un film à l’univers propre et où les relations humaines l’emportent sur le grandiose.

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