Critique film
Publié le 02/11/2016 à 17h22 par Mehdi
Agents Super Zéro
7,5 /10

Filemon et son fidèle Mortadel, agents secrets pour l'organisation T.I.A sont mis à contribution pour arrêter Jimmy le Mariole, qui ridiculise l'agence gouvernementale. Nos deux espions connus pour leur gaffes en série sont motivés pour en découdre, mais sans compter sur "Grosses Paluches", une brute idiote mais dangereuse, qui a juré de se venger de Filemon...

Imaginez un peu un mélange de Laurel et Hardy, de Sherlock et Watson, et de Dupont et Dupond. Mélangez le tout, vous aurez Filémon et Mortadel. Voilà les deux héros de ce film d'animation espagnol, tirés d'une BD ("Mortadelo y Filemon") très populaire en son pays. Ces deux personnages hauts en couleurs sont deux agents d'une agence gouvernementale secrète elle-aussi (bien qu'elle ait pignon sur rue) : la T.I.A (techniciens d'investigation aéroterrestre...). Filémon, petit, râblé, intrépide, est celui qui combat. Mortadel, aux ordres de son collègue, grand, mince, est celui qui fuit. Le clown blanc et l'auguste, un duo comique qui fonctionne bien à l'écran. Le film débute sur un rêve de Filémon, qui se voit en un James Bond fantasmé, les explosions, les gros méchants, et la belle dans les bras. Au réveil, il ne reste que le gros méchant, Jimmy le Mariole, qui comme méchant est d'une idiotie pas permise. D'ailleurs le réalisateur l'a affublé d'yeux au strabisme poussé à l'extrême. Ça fera rire les plus jeunes. Tout comme la morphologie et non moins grande bêtise de "Grosses Paluches" avec son regard vide de b½uf mort et sa force de King Kong. Les enfants rient donc des situations de nos deux Gaston Lagaffe (Mortadel a les traits de caractère du personnage français), au verbe haut et cru (un peu trop parfois). Il n'est pas rare d'entendre des "dans ton c..." et autres "fils de p...". On ne voit pas trop l'intérêt de ces mots fleuris, car le métrage n'a rien d'un film d'animation trash ("South Park le film"), on le voit bien aux personnages plus bêtes que méchants ! C'est dommage car ça retire un peu de l'intérêt de ce divertissement grand public.

D'ailleurs, ne cherchez pas la morale dans ce film. Tout est prétexte à se moquer de tout et de tout le monde (le running gag de l'aveugle qui chute), et avant tout des héros. Ils sont lâches, pitoyables, on pourrait même dire nihilistes (on ne sait pas vraiment pourquoi ils font telles choses à la place de telles autres). Ils ne sont que l'archétype d'eux-mêmes et je pense que le format original leur laissait plus de vertus.

A noter que Javier Fesser avait déjà réalisé en 2003 une adaptation de la BD en métrage classique (avec notre Dominique Pinon national) qui n'avait pas vraiment marqué les esprits, mais été très fidèle à l'univers loufouque de la BD. Comme dans le film d'animation, on rit à chaque scène ou presque, d'un rire gras et pas très recherché, mais spontané. Et ça fait du bien.

Javier Fesser n'a pas réalisé ici le film d'animation de l'année, même s'il a par ailleurs été récompensé (2 Goya pour meilleure adaptation et meilleur film d'animation).

Au final, un très bon divertissement pour toute la famille (hors les très jeunes enfants), une animation soignée sur un rythme très soutenu, avec des personnages drôles sans être mémorables. J'attends la prochaine adaptation et je vais me mettre à lire les BD de Mortadel et Filemon en attendant.

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