Critique film
Publié le 22/04/2016 à 15:27 par Ciné Vor

L'Esprit s'Amuse

Affiche
9 /10
Le romancier Charles Condomine projette l'écriture d'un livre sur le spiritisme. Afin de parfaire ses connaissances en la matière, il organise un dîner dans sa demeure du Kent. Il y convie un couple de voisins, ainsi qu'une voyante. Après le repas, celle-ci lance des invocations et voilà que surgit de l'au-delà la première épouse de Charles, Elvira, visible uniquement par lui. Ce fantôme saisit l'occasion pour tenter de porter un coup fatal au mariage de Charles et de Ruth, qu'il avait épousée en secondes noces, après son veuvage...
Sortie en 1946, "L’Esprit s’amuse" est le troisième film de David Lean ("Lawrence d’Arabie", "Docteur Jivago"), une comédie fantastique originale et osée pour l’époque.
Humour vif, imposé par des situations et des dialogues hilarants et croustillants, le film de Lean peut paraître très impudent pour les années 40, mais heureusement que des hommes comme lui et son co-scénariste Noel Coward, avec qui il avait également travaillé sur son premier film "Ceux qui servent en mer" ont su s’imposer face aux censeurs d’antan. Car aujourd’hui, on ne peut qu’apprécier le culot de ces véritables pionniers de la comédie à travers des textes audacieux.

Adapté de la pièce théâtrale de Coward, créer en 1941, cette fabuleuse intrigue réunit à merveille l’humour « So British », effets spéciaux et personnages aussi cocasses qu’extravagants.
Au casting, c’est la grande classe, avec Rex Harrison ("Cléopatre"), Constance Cummings (" La ruée"), Kay Hammond et l’excellente Margaret Rutherford, célèbre pour avoir incarnée à 5 reprises "Miss Marple" pour le cinéma et avoir donné la réplique à des légendes hollywoodiennes comme Marlon Brando, Richard Burton ou encore Elizabeth Taylor dans plusieurs autres grands films.

La perfection de la mise en scène, permet de faire littéralement implanter les fantômes de manière ecto-plasmique alors que la technique ne le permettait quasiment pas à l’époque. Un résultat étonnant et bien pensé, porté par quelques subterfuges aussi simple que les dialogues enchaînés et non entendu par certains vivants ou encore des courant d’air faisant frissonner ces derniers.

Quelques effets visuels sont tout de même appliqués, outre le maquillage verdâtre des esprits, quelques scènes proposent de véritables effets spéciaux appuyés par un éclairage habile, qui lui valurent l’Oscar des meilleurs effets visuels en 1947. Filmé en technicolor, ce classique de la comédie fantastique, bénéficie d’un charme piquant.

Cette ½uvre à certainement du inspiré des comédies du même genre, mais bien plus récentes comme le « Beetlejuice » de Tim Burton ou « La mort vous va si bien » de Robert Zemeckis.

"L’Esprit s’amuse" se découvre ou redécouvre avec plaisir, halluciné par les prises de risques d’ époque qui jouent sur la double connotation de certains dialogues et quelques situations cocasses, cette comédie pétillante et divertissante ravira les cinéphiles.
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