Critique série
Publié le 03/07/2017 à 13h53 par Floriane
Sense8 - Saison 2
9 /10

Huit individus éparpillés aux quatre coins du monde sont connectés par une soudaine et violente vision. Désormais liés, ils se retrouvent capables du jour au lendemain de se voir, de se sentir, de s'entendre et de se parler comme s'ils étaient au même endroit, et ainsi accéder aux plus sombres secrets des uns et des autres. Les huit doivent dès lors s'adapter à ce nouveau don, mais aussi comprendre le pourquoi du comment. Fuyant une organisation qui veut les capturer, les tuer ou faire d'eux des cobayes, ils cherchent quelles conséquences ce bouleversement pourrait avoir sur l'humanité.

Ils sont de retour ! Il aura fallu deux ans pour revoir les sensitifs sur nos écrans, mais ils sont enfin là ! Bébé des s½urs Wachowski, "Sense8" avait fait sensation lors de sa sortie en 2015 sur Netflix. La série a très vite trouvé son public grâce à son côté humain et son mélange des genres terriblement bien filmé. Avec une première saison majoritairement acclamée par la critique, cette nouvelle fournée d'épisodes se devait d'être à la hauteur. Et on vous rassure, elle l'est !

(Pour ceux qui n'auraient pas encore binge watché la saison 2, arrêtez de lire car risque de SPOILERS !)

On retrouve nos personnages un an après les événements survenus à la fin de la saison 1. Les sensitifs se cachent de leur ennemi Whispers (Terrence Mann) et de la mystérieuse organisation à laquelle il appartient, la BPO, tout en essayant de trouver un moyen de les combattre.
Après un épisode spécial mis en ligne pour noël riche en émotions, le début de saison complexifie l'historique des sensitifs. Grâce aux duos Nomi-Amanita (rejoint par le hacker Bug) et Will-Riley on en apprend plus sur leur nature et les origines du BPO. L'autre ajout de cette saison est l'arrivée de nouveaux cercles de sensitifs qui permet à la série d'enrichir encore plus sa mythologie. Ceux qui reprochaient à la saison 1 de ne rien nous dévoiler seront donc servis, même si beaucoup de questions restent en suspens pour une (espérée) saison 3.

Et bien que les révélations autour des origines des sensitifs soient passionnantes, Lana Wachowski (Lily ayant quitté le projet pour des raisons personnelles) et J. Michael Straczynski n'oublient pas ce qui a fait le succès du show : sa déclaration d'amour à la nature humaine sous toutes ses formes.
On retrouve le message pour la tolérance, en particulier avec Lito (Miguel Ángel Silvestre) qui affronte les conséquences de son coming out ou la toujours très inspirée Nomi (Jamie Clayton) quand elle évoque sa transition et les réactions de sa famille.
Mais ce qui ressort de la série est sa volonté de mettre en valeur l'entraide et la diversité. Idée déjà présente dans les épisodes précédents, mais ici approfondie. Car la grande différence avec la saison 1 est l'évolution des personnages dans la compréhension du lien les unissant. On assiste alors à de nombreuses scènes où ils s'entraident que ce soit pour des problèmes personnels ou des problèmes dus à leur ennemi. Ces scènes remplies de bons sentiments pourraient vite être lourdes si ses créateurs ne les contrebalançaient pas avec la tristesse et le désespoir que ressentent ces derniers dans leur vie individuelle. Ces moments de partage deviennent alors bouleversants. L'émotion nous gagne facilement tant leur sincérité est touchante. Comme lors d'une scène de rave party où résonne la chanson "What's up" des 4 Non Blondes. Chanson déjà utilisée lors d'une séquence marquante illustrant pour la première fois le lien du groupe.

Les scénaristes développent aussi de nouveaux thèmes comme la politique (les abus du gouvernement en Afrique, les affrontements entre religion et Etat en Inde), le terrorisme ou encore les fusillades en Amérique.

Et on ne peut parler de "Sense8" sans parler de sa mise en scène. Car il ne faut pas oublier que derrière la caméra se trouve Lana Wachowski ! C'est-à-dire l'une des auteures de la trilogie "Matrix" et de "Cloud Atlas". La précision du montage frappe une fois de plus dans cette saison où les personnages des quatre coins du monde interagissent dans une même scène. Les décors de chaque pays sont toujours exploités de manière à la fois utile et grandiose. Lana prouve son talent autant dans les scènes d'action (une confrontation dans un restaurant qui est un exemple de précision dans sa réalisation), de sexe (la beauté des corps mise en avant comme jamais) ou de simples échanges (les choix de cadrage toujours pertinents).

Bien que cette saison s'approche de la perfection, un défaut s'y est glissé : son final. Il est trop précipité avec un cliffhanger assez sadique quand on sait que la possible saison 3 ne verra pas le jour avant très (trop) longtemps…

Bref, la saison 2 de "Sense8" est une réussite qui arrive à développer l'intrigue et la mythologie de la série, tout en gardant sa richesse émotionnelle, ainsi que sa beauté formelle.
Avec "Sense8", Wachowski et Straczynski nous montre un univers où les valeurs telles que la tolérance, l'entraide et la diversité sont une force. Une vision du monde qui fait du bien !

L'intégralité de "Sense8" est disponible sur Netflix.

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