Nick Sax, ancien flic déchu, alcoolique, drogué et violent devient un tueur à gages respecté et craint. Après un règlement de compte il est gravement blessé et laissé pour mort. Soigné, il se réveille avec une drôle de surprise : une petite licorne très agaçante nommée Happy le suit et lui parle sans arrêt. Happy est l'ami imaginaire d'une petite fille, Hailey, kidnappée par un père noël sadique. Il supplie Sax de lui venir en aide quand il apprend que la petite Hailey n'est autre que sa fille.
Dans cette nouvelle série de huit épisodes produite par la chaîne SyFy et disponible sur Netflix, nous suivons donc Nick Sax, un ex-policier devenu tueur à gages dans ses péripéties de bourreau. Les deux premiers épisodes nous emmènent dans les coins sombres de New York et son quartier : Little Italie. Et nous montre une pléiade de façon tout aussi inventive les unes que les autres de tuer son prochain. C’est après une crise cardiaque que Nick se met à voir une licorne parlante se prénommant : Happy, tentant de le convaincre qu’une jeune fille : Heiley, a besoin de son aide.
Aussi distrayant que peuvent être ces meurtres commis par un tueur ressemblant à un sans-abri, c’est seulement lorsque Nick se met réellement à penser que la licorne n’est pas le fruit d’un mauvais cocktail drogues-alcool que le scénario se met finalement en place et nous lance dans une course effrénée pour échapper à la mafia, gagner assez d’argent pour des pilules et de l’alcool, et plus important : retrouver la trace d’un père Noël kidnappeur d’enfants. Oui, cela ressemble bien à un scénario de jeu vidéo, mais "Happy" est en fait l’adaptation d’un comics créé par Grant Morrison et Darick Robertson. Cette adaptation a su garder certains codes et l’esprit du comics tout en y ajoutant sa propre empreinte visuelle pour notre plus grand plaisir.
Aussi surprenant que cela puisse paraître, plus l’histoire avance, plus le scénario et la mise en scène sous acide semblent trouver leur rythme dans un chaos qui est en fait très bien calculé !
Le génie est sans doute d’avoir casté : Christopher Meloni que l’on connaît pour son rôle de Kris Keller dans la série "Oz" ou d’Elliot Stabler dans "New York : Unité spéciale". Il est sans doute l’un des rares acteurs de série à pouvoir incarner un personnage si extrême sans tomber dans la caricature.
Les différentes intrigues s’entremêlent et il en devient alors encore plus intéressant en tant que spectateur de chercher à comprendre la dynamique de tous ces personnages ayant chacun leurs propres objectifs.
La licorne : Happy, qui aurait pu être l’ajout le plus dangereux dans une série aussi sombre et en fait très bien géré grâce à Christopher Meloni, capable d’injecter la dose parfaite d’humour noir et d’incrédulité face à une telle apparition. N’étant pas tombé dans le cliché de faire de cette licorne un personnage enfantin, ingénu et moralisateur le traitement de celui-ci est plus subtil que cela. À la fois toujours enthousiaste et souriant mais finalement pas si dérangé par les meurtres ou la consommation de drogue. D’ailleurs nous découvrirons plus tard dans un épisode où Happy se retrouve séparé de Sacks, que même le monde des amis imaginaires n’est finalement pas si rose que ça !
Il est extrêmement plaisant de voir une réelle prise de risque dans la mise en scène surtout dans une série commandée par SyFy, l’histoire est un chaos organisé sous narcotique. Cela peut plaire ou déplaire mais nous ne pouvons enlever à la série le fait qu’elle sorte des sentiers battus particulièrement dans le genre policier.
Finalement après des débuts un peu laborieux, l’histoire se met en place il en devient impossible de lâcher ces deux personnages, Nick Sacks et la licorne Happy, qui forment un duo délicieusement fou !
La fin du dernier épisode nous laisse l'espoir de revoir ce duo magique, mais pas du tout féerique, créer encore plus de chaos dans New York pour la prochaine saison déjà commandée.