Critique film
Publié le 29/10/2021 à 18h06 par Floriane
Les Éternels
8 /10

Depuis l’aube de l’humanité, les Éternels, un groupe de héros venus des confins de l’univers, protègent la Terre. Lorsque les Déviants, des créatures monstrueuses que l’on croyait disparues depuis longtemps, réapparaissent mystérieusement, les Éternels sont à nouveau obligés de se réunir pour défendre l’humanité…

Quelques semaines après “Shang Chi et la Légende des Dix Anneaux”, le MCU continue d’installer sa phase 4 avec “Les Éternels”. Réalisé et écrit par l’oscarisée, Chloé Zhao, “Les Éternels” se présente comme un film ambitieux avec la lourde tâche de réinventer les codes bien trop établis du MCU, tout en installant les nouveaux enjeux de cette nouvelle ère.

Après vingt-quatre films, l’univers cinématographique Marvel se devait d’évoluer pour garder son aura auprès du public. Si “Shang Chi” amorçait cette démarche, “Les Éternels" va plus loin en introduisant une équipe de personnages complexes et peu connus du grand public, les fameux Éternels. Créés par Jack Kirby dans les années 70, ces personnages nous plongent dans une épopée à la fois cosmique et intime s’étalant sur des millénaires de l’Histoire humaine.

Et pour introduire cette équipe, Marvel Studios a fait appel à une pointure du cinéma indépendant : Chloé Zhao (“The Rider”, “Nomanland”). On reproche souvent au MCU son manque de personnalité avec ces réalisateurs et réalisatrices interchangeables. C’est pourquoi, l’arrivée de Zhao en a intrigué plus d’un. Et même si le film contient des éléments typiques du MCU, “Les Éternels" est un vrai film signé Chloé Zhao. On retrouve les thématiques chères à la cinéaste, comme l’attachement à la terre et à un peuple, mais aussi les liens complexes et forts unissant les communautés.

Grâce à la pâte de Zhao, le film devient un grand film de science-fiction à taille humaine. En s’attardant sur ses personnages pendant plus de deux heures et demie, elle réussit à leur donner vie. Le film est guidé par les liens et les émotions de ses protagonistes. S’affranchissant alors de la construction linéaire habituelle du MCU.

Des personnages que la réalisatrice exploite intelligemment. Bien loin des Avengers, cette “famille” cosmique composée de Sersi (Gemma Chan), Ikaris (Richard Madden), Ajak (Salma Hayek), Thena (Angelina Jolie), Druig (Barry Keoghan), Kingo (Kumail Nanjiani), Phastos (Brian Tyree Henry) et Gilgamesh (Dong-seok Ma) propose une galerie de héros et d’héroïnes d’un nouveau genre.

En plus d’une diversité plus que bienvenue, les Éternels dans leur ensemble se révèlent touchants. Si certains agacent, notamment Kingo et son humour lourdingue, les autres sont écrits avec une grande justesse. Mais celle que l’on retiendra est sans aucun doute Sersi. Interprétée par la talentueuse Gemma Chan, Sersi est le cœur du film et des Éternels. Sa douceur et son amour pour les humains nous emporte tout au long du film. Une héroïne là aussi bien différente de ce que nous a proposé le MCU jusqu’ici. Et même si certains sont moins développés, ils ont tous un moment pour briller.

Malgré tous ces bons points, cette nouvelle aventure Marvel n’est pas dénuée de défauts. Comme l’humour toujours aussi présent. On sent la volonté du studio de détendre l’atmosphère dans un film où cette légèreté n’a pas sa place. Et si le film possède une beauté indéniable dans sa mise en scène et de l’action lisible, certains plans du dernier acte ternissent ce presque sans fautes.

Et pour finir, trop de teasing tue le teasing. On sent que le film a pour but d’installer les nouveaux enjeux du MCU. Mais cette volonté d’installer tout trop vite devient indigeste. Surtout dans le dernier quart d’heure du film.

Avec “Les Éternels”, le MCU semble vraiment prendre un tournant plus adulte en nous proposant un film à l’identité marquée et avec une galerie de personnages d’un nouveau genre.

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