Interview
Publié le 10/07/2014 à 16h21 par Grégory
Michel Ocelot
Crédits photos : Michel Ocelot (libre de droits)
Réalisateur
Filmographie sélective :
"Kirikou et les hommes et les femmes" (Cinéma - 2012)
"Azur et Asmar" (Cinéma - 2006)
"Kirikou et les bêtes sauvages" (Cinéma - 2005)
"Princes et Princesses" (Cinéma - 2000)
"Kirikou et la sorcière" (Cinéma - 1998)
A l'occasion de la nouvelle attraction du parc animalier Planète Sauvage qui s'inspire de l'univers du film "Kirikou", nous avons pu poser quelques questions au réalisateur Michel Ocelot.
Comment vous est venu votre passion pour le cinéma d'animation ?
C'est venu naturellement et cela s'est mis en place avant que j'en sois conscient. J'ai toujours aimé jouer, dessiner, bricoler, et même raconter des histoires à ma grand-mère... En faisant tout cela, je me préparais directement au cinéma d'animation même si le cinéma, que nous fréquentions bien peu, me semblait hors de portée. Ce n'est que vers 20 ans que j'ai établi que le cinéma d'animation était mon domaine, mais j'étais archi prêt.
En 1980, vous avez reçu le prix BAFTA à Londres pour récompenser votre court métrage "Les Trois Inventeurs". Qu'avez-vous ressenti au moment d'apprendre la nouvelle ?
J'ai ressenti beaucoup de satisfaction bien entendu, d'autant plus que le film avait été refusé par le festival d'Annecy, et qu'il n'y a pas beaucoup de français qui ont eu un prix de l'Académie Britannique du Cinéma. Hélas, cela n'a servi à rien, je n'ai toujours pas trouvé de travail après ce succès.
Pour votre premier long métrage avec "Kirikou et la Sorcière", vous avez décidé d'adapter un conte africain. Quelle en est la raison ?
Quand j'étais petit, j'étais noir. J'ai passé mon école primaire en Guinée, et au début j'étais le seul blanc dans la classe. C'est une enfance heureuse, au milieu de bienveillance, de paix et de beauté. Je devais ce film au pays de mon enfance. J'avais également conscience de la séduction que pouvait avoir l'Afrique, et de l'intérêt d'être le premier à faire un long métrage d'animation avec des héros africains. Aussi étrange que cela paraisse, cela n'était encore jamais arrivé, et, en effet, cela a frappé les gens.
Quelles sont vos principales sources d'inspiration pour écrire vos courts et longs métrages ?
L'inspiration c'est d'une part tout ce que j'aime, tout ce que je déteste, et d'autre part, pour amorcer la pompe, les contes traditionnels de tous pays. C'est un minerai brut qui me donne des idées, dont je fais ensuite ce que je veux.
Le Village Kirikou s'est installé au sein du parc animalier Planète Sauvage. C'est l'opportunité pour les petits comme les grands de replonger dans le monde du fameux petit bonhomme au grand cœur. Que ressentez-vous de voir l'univers de l'une de vos œuvres en chair et en os ?
Le village Kirikou de Planète Sauvage utilise l'univers de mon héros comme accompagnement de ces fascinants animaux. Mais il n'y a aucun Kirikou en chair et en os, ce qui est d'ailleurs infaisable. Les vrais personnes qui interviendront, le feront en leur nom propre, des musiciens et des conteurs. Mais la présence morale de Kirikou (statues des fétiches et du héros, musiques, expositions) mettront les enfants à l'aise, sur la bonne longueur d'ondes de ces vies d'ailleurs.
Quels sont vos prochains projets ?
Je travaille à un nouveau long métrage, qui se déroule à Paris à la Belle Epoque, avec énormément de personnages, de costumes et de décors.
Si on vous donnait l'opportunité de réaliser un projet cinématographique qui vous tient à coeur, ça serait lequel ?
C'est précisément le projet dont je viens de parler. Et c'est ce que j'ai fait toute ma vie, uniquement des films que je voulais faire et que j'ai décidé moi-même. Après ma période de vaches maigres, j'ai eu accès à ce que je voulais, quelle chance !
Que souhaiteriez-vous laisser comme message à tous vos fans ?
Prenez du plaisir à voir mes contes faits avec tant de soin, et prolongez ce plaisir dans votre propre vie.
Nous remercions Michel pour avoir pris le temps de réaliser cette interview.
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