Interview
Publié le 10/08/2018 à 17h47 par Grégory
Marcel Gisler
Crédits photos : Edi Rieben
Réalisateur
Filmographie sélective :
"Mario" (Cinéma - 2018)
"Electroboy" (Cinéma - 2014)
"Rosie" (Cinéma - 2013)
A l'occasion de la sortie en DVD du long métrage "Mario", nous avons eu la possibilité d'interviewer le réalisateur Marcel Gisler. Un grand merci à lui et à Epicentre Films pour nous avoir permis de réaliser cette interview.
Comment avez-vous débuté votre carrière dans le cinéma ?
Comme je n'ai pas été admis dans une école de cinéma, j'ai commencé comme autodidacte. A l'âge de 21 ans, j'ai déménagé de la province suisse à Berlin, où j'ai trouvé un groupe d'amis qui partageaient ma passion pour le cinéma. Avec eux, tous les laïcs comme moi, j'ai terminé mon premier long métrage "Day Thieves" à l'âge de 25 ans, qui a remporté le léopard d'argent à Locarno. Bulle Orgier était membre du jury.
Vous êtes réalisateur mais aussi scénariste. Quel métier préférez-vous ? Et pourquoi ?
Je préfère la mise en scène parce que je ne suis pas un scénariste très rapide. Chaque script m'a demandé des mois et de nombreuses versions. Et écrire est une affaire très solitaire, contrairement à la mise en scène.
Pour le film "Mario", vous avez co-écrit le scénario, qu’est ce qui vous a motivé et inspiré à écrire et réaliser ce long métrage ?
Quand mon co-auteur Thomas Hess est venu me voir avec l'idée, j'ai pensé que le sujet était trop évident. Pendant des années, cela a été régulièrement rapporté dans les médias et j'étais sûr que d'autres personnes avaient déjà eu l'idée de faire un film sur le sujet. Mais il s'est avéré qu'il n'y avait jamais eu de long métrage avec une histoire d'amour gay dans le milieu du football professionnel. J'ai donc pensé qu'il était temps de mettre en lumière cette question, après tout, ce n'est pas un problème social sans importance. Et bien sûr, j'ai tout de suite compris que cette interdiction moderne de l'amour fournit le cadre dramatique parfait pour raconter une histoire d'amour tragique et émouvante.
Pour le tournage de "Mario", le club de foot Sport Club Young Boys (BSC YB) a soutenu le projet. Racontez nous comment s’est déroulé cette collaboration.
Au début, je craignais que nous soyons obligés d'inventer un club fictif, car les vrais clubs suisses de haut niveau auraient probablement des réserves sur le sujet. C'est pourquoi nous avons été très surpris lorsque le BSC YB à Berne nous a immédiatement promis son soutien total. Le directeur des sports de l'époque, Fredy Bickel, pensait qu'il était important de faire quelque chose sur le sujet. Le club n'est pas seulement présenté positivement dans le film, mais les responsables n'ont pas eu d'objections sur le scénario. Ils nous ont fourni tout ce dont nous avions besoin pour le tournage. Et même lorsque nous leur avons montré le film fini, il n'y avait aucune restriction de leur part. Au contraire, ils pensaient que le comportement interne du club était réaliste. Nous avons eu exactement la même expérience avec le club allemand FC St Pauli.
Avec quel acteur ou quelle actrice aimeriez-vous travailler ? Et pourquoi ?
Avec Charlotte Rampling. Je l'admire pour son courageux choix de rôles tout au long de sa carrière. Et c'est une femme admirablement intelligente et belle. Il en va de même pour Charlotte Gainsbourg. On dirait que ce sont les "Charlotte" qui me touchent.
Quel est le film ou la série que vous avez le plus apprécié ces derniers temps ? Et pourquoi ?
Pas tout à fait à jour: "Moonlight" de Barry Jenkins. Mais depuis lors, je n'ai pas vu un film que j'ai apprécié aussi inconditionnellement à tous les niveaux. La structure narrative est simple et intelligente. Les acteurs sont formidables, la caméra est excellente et l'histoire est incroyablement touchante.
Quels sont vos futurs projets ?
J'ai trop parlé de projets futurs qui n'ont pas été réalisés. Entre-temps, je suis devenu un peu superstitieux à ce sujet et je préfère garder le silence.
Un grand merci à Marcel Gisler d'avoir pris le temps de répondre à nos questions.
Crédits photos : Edi Rieben
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