Critique film
Publié le 03/12/2019 à 11h39 par Floriane
Une Vie Cachée
8 /10

Franz Jägerstätter, paysan autrichien, refuse de se battre aux côtés des nazis. Reconnu coupable de trahison par le régime hitlérien, il est passible de la peine capitale. Mais porté par sa foi inébranlable et son amour pour sa femme, Fani, et ses enfants, Franz reste un homme libre. Une vie cachée raconte l'histoire de ces héros méconnus.

Présenté en Sélection Officielle lors du Festival de Cannes 2019, le dernier cru de Terrence Malick, "Une Vie Cachée" (A Hidden Life en VO), avait secoué les festivaliers. Son absence du palmarès semblait alors injuste tant le cinéaste aux milles mystères signe ici l'un de ses meilleurs films.

Inspiré de faits réels, "Une Vie Cachée" sonne le grand retour de Malick à la narration plus classique et à son genre de prédilection, le drame historique. Après le big bang de "The Tree of Life", les errances de "Knight of Cups" et "Song to Song", "Une Vie Cachée" s’attarde sur le destin d’un couple de fermier avec en toile de fond la montée du nazisme en Autriche. Ce n’est pas la première fois que Malick s’intéresse à un moment historique ("La Ligne Rouge"), mais "Une Vie Cachée" semble être la symbiose parfaite entre ses expérimentations visuelles, ses thématiques (la célébration de la nature) et l’émotion d’un récit avec un message fort et humain.

Car le film est avant tout le portrait d’un homme (Franz incarné par August Diehl) qui ira jusqu’au bout pour ses convictions. Un homme qui semble tout perdre en refusant de se plier à l’idéologie nazi, tout en s’accomplissant dans ses croyances personnelles. Franz n’est pas un héros au sens large du terme, il ne sauve personne, mais Malick le transforme en icône. Une icône oubliée car ses actions manquaient sans doute d’éclat pour les manuels d’Histoire. Et c’est justement à ce genre d’ "héroïsme" que Malick veut rendre hommage. À "ceux qui vécurent fidèlement une vie cachée et qui reposent dans des tombes que personne ne visite plus" comme l’indique la citation du "Middlemarsh" de George Eliot qui conclut les 3 heures de film. Certes, le cinéaste utilise le drame de ce couple (formidables Valerie Pachner et August Diehl) pour délivrer son message universel, mais il n’en oublie pas l’émotion de l’intime. On suit l’histoire de ce couple avec déchirement jusqu’à cette scène finale intense les réunissant, et où Malick utilise son talent de conteur pour nous dévaster.

Avec "Une Vie Cachée" Terrence Malick nous offre une oeuvre d’une beauté intemporelle au message universel et déchirant.

  VOUS AIMEREZ AUSSI :
  RECOMMANDATIONS :
  COMMENTAIRES :
Prénom :
Mail :
Votre mail ne sera pas publié  
Code de vérification
:
0 commentaire