Au cours d’un trop long été, Jimmy, un enfant de 13 ans que les circonstances forcent à devenir trop vite adulte, se cogne aux limites de sa petite ville et de sa vie heurtée, entre une mère à la dérive et un beau-père qui la tient sous sa coupe.
Le cinéaste Philippe Claudel, signe un film d’auteur remarquable pour son coté poignant, ses comédiens, le débat à ciel ouvert qu’il propose, mais...
Les nombreux clichés sur les quartiers et la misère sociale viennent alourdir ce drame, qui tire son épingle du jeu essentiellement au moment où le drame surgit. Plombé par un scénario presque trop basique et donc peu ambitieux, on saluera surtout le réalisme de la mise en scène et l’intensité du jeu du jeune homme, parmi un casting générale très efficace.
Débat ouvert sur l’état d’esprit d’un adolescent confronté à la complexité de la misère sociale, de l’abandon à lui-même et à sa maturité précoce, le film n’apporte pas de réels messages, tout se sait déjà, et si le but du cinéaste est d’ouvrir une brèche, afin d’y apporter réconfort et espoir à la manière du britannique Ken Loach, je ne pense pas que ce soit totalement convaincant et c’est bien dommage.
Toutefois "Une enfance" reste une œuvre sensible et juste, un drame filmé avec soins, un sujet âpre et une prise de conscience sincère malgré son manque d’attraits.
