Les héros du Réveil de la force rejoignent les figures légendaires de la galaxie dans une aventure épique qui révèle des secrets ancestraux sur la Force et entraîne de surprenantes révélations sur le passé…
Deux ans après "Le Réveil de la Force" et un an après "Rogue One", nous voilà de retour dans une galaxie très très lointaine avec le plus qu'attendu "Star Wars : Les Derniers Jedi". Après un épisode 7 placé sous le signe de la nostalgie empreint de renaissance de la saga pour une nouvelle génération, ce huitième volet se devait de se démarquer tout en respectant l'½uvre originale. Et que l'on se rassure "Les Derniers Jedi" n'est pas une pale copie de "L'Empire Contre-Attaque", loin de là.
Écrit par Rian Johnson le scénario du film s'emploie à surprendre le spectateur, tout en évitant les coups de théâtre faciles. Les surprises se trouvent plus dans le traitement de la mythologie de la saga créée par Georges Lucas et ses thèmes. Le film prend des risques en s'éloignant du cocon confortable des anciens films et en jouant sur une ambivalence plus poussée dans son rapport à la force. Ambivalence cristallisée par ses personnages.
Car s'il y a bien une chose qu'on ne peut reprocher à cette nouvelle trilogie c'est ses personnages et l'attention portée à leur développement. Introduit dans l'épisode précédent, ils sont ici le c½ur du film. Le personnage de Rey (formidable Daisy Ridley) prend une ampleur plus qu'intéressante, notamment dans son lien avec la force et un certain Kylo Ren (Adam Driver). Kylo Ren qui confirme sa complexité et dont le passé révélé rend encore plus passionnant. Et l'un des tours de force de Johnson est d'arriver à donner un statut de légende à Luke Skywalker (Mark Hamill). Personnage culte de la trilogie originelle, mais dont la personnalité fade faisait parfois défaut. Et que dire de Leïa ? Sinon que l'émotion nous gagne en voyant la Princesse devenu un symbole d'espoir à travers la galaxie. Un parfait chant du cygne pour la regrettée Carrie Fisher.
Et alors que Finn (John Boyega) et Poe (Oscar Isaac) continue d'éclairer les nouveaux films de leur charisme c'est vers les personnages féminins que notre attention se porte. Qu'il n'en déplaise aux rageux, en 2017 les femmes ne sont plus des potiches. En plus des géniales Général Leïa Organa et Rey s'ajoutent l'ambiguë Amilyn Holdo (Laura Dern), ainsi que la fonceuse et attachante Rose (Kelly Marie Tran). Mais on ne boude pas notre plaisir en retrouvant certains visages connus (Chewbacca, C-3PO, R2-D2 et quelques autres…), ainsi que les petits nouveaux (BB-8, les Porgs).
Avec son coup d'essai réussi dans la science-fiction ("Looper"), on ne s'inquiétait pas de voir Rian Johnson aux commandes d'un Star Wars. Aidé par des effets spéciaux impressionnants et une lumière travaillée, le cinéaste nous offre des séquences iconiques d'une grande beauté. Le réalisateur arrive à amener un style visuel personnel et surtout à trouver un équilibre entre une mise en scène à la fois épique et proche de ses personnages.
On regrettera juste la bande originale de John Williams qui ne fait que recycler les thèmes de la saga. Thèmes légendaires qui nous donnent toujours autant de frissons, mais dont un peu de nouveauté n'aurait pas fait de mal. L'autre petite déception du film se trouve du côté du personnage de Benicio del Toro. L'acteur cabotine dans la peau de ce hacker qui se révèle de surcroît peu passionnant. Mais ces défauts sont minimes tant le film est un plaisir à regarder.
Avec "Star Wars : Les Derniers Jedi" Rian Johnson s'approprie les codes d'un univers connu de tous pour mieux le réinventer. Certains fans crieront au scandale alors que d'autres loueront cette vision audacieuse et personnelle d'une saga en perpétuelle évolution. Un film qui se concentre sur ses personnages pour faire naître l'émotion. Un film généreux en séquences saisissantes qui ont tout pour devenir cultes. Bref, un grand Star Wars !
