Critique film
Publié le 19/02/2019 à 14h52 par Camille
RBG : Ruth Bader Ginsburg
6,5 /10

À 85 ans, Ruth Bader Ginsburg, est devenue une icône de la pop culture. Juge à la cour suprême des Etats-Unis, elle a construit un incroyable héritage juridique. Guerrière, elle s'est battue pour l'égalité hommes/femmes, et toutes formes de discrimination. Son aura transgénérationnelle dépasse tous les clivages, elle est aujourd'hui l'une des femmes les plus influentes au monde et le dernier rempart anti-Trump. Betsy West et Julie Cohen nous font découvrir la fascinante vie de celle que l'on nomme désormais "Notorious RBG".

Ce documentaire retrace la vie et la carrière de Ruth Bader Ginsburg (RBG). De sa naissance à Brooklyn à son ascension à la plus haute sphère légale des États-Unis : La Cour suprême de justice américaine. Les réalisatrices Betsy West and Julie Cohen s’emploient dans cette biographie à nous montrer comment cette femme est devenue une figure de la lutte pour l’égalité homme-femme et contre les discriminations sous toutes ses formes.

Portée en icône de la pop culture par l’Amérique anti-Trump à 85 ans RBG où "Notorious RBG" (surnom qui lui a été donné par Shana Knizhnik qui gère un compte Tumblr du même nom) est devenue l’une des femmes les plus influentes du gouvernement Américain grâce à ses prises de positions dissidentes à la Cour suprême. Elle s’est faite connaitre du jeune public américain à la suite de sa déclaration choc en 2016 à l’encontre de celui qui allait être le futur Président des États-Unis.

Dans ce documentaire nous découvrons comment cette jeune femme, de sa naissance à Brooklyn en passant par sa nomination à la Cour d’appel par Jimmy carter, à gravis tous les échelons et franchit beaucoup d’obstacles pour finalement arriver à la plus haute sphère légale des États-Unis : La Cour suprême de justice américaine.
C’est de façon chronologique que nous entrons dans la vie de cette figure emblématique du droit U.S et nous y découvrons une femme dont la montée en puissance se fait doucement et à l’encontre de tous les critères de la société misogyne et patriarcale de l’époque. En 1959, elle est l’une des neuf femmes seulement dans une promotion de cinq-cents hommes de l’école de droit d’Harvard et apparaît très vite comme une figure incontournable de la lutte féministe du barreau pour, plus tard, devenir l’une des rares femmes siégeant à la Cour suprême.
Contrairement à ce que nous laisse penser son récent statut de pop star de la politique qui lui a été donné grâce à quelques déclarations fracassantes reprises en mémé ou imprimées sur T-shirt, le combat de "Notorious RBG" se fait de manière calme et acharnée depuis de nombreuses années. Le documentaire portrait plutôt une femme persévérante qui utilise tous ses talents juridiques et pédagogue pour pallier les lacunes des textes de loi sur les positions hommes-femmes au sein de la société. On nous montre une personne adepte de la plaidoirie qui, grâces à sa connaissance consciencieuse de la loi peut en dénoncer son incohérence. C’est sans aucun doute son obstination et sa ténacité qui font d’elle une telle force de la nature et figure d’exemple pour toute une nouvelle génération. En cela elle ressemble bien plus à une icône féministe française telle que Simone Veil qu’a une pop star de la politique comme pourrait nous le laisser penser son surnom.

Très peu connu en France ou peut-être seulement par les afficionados des réseaux sociaux, RBG est un vrai phénomène de la politique et de la pop culture Outre-Atlantique. Elle est même devenue un des nombreux sketches récurrents de Kate McKinnon dans l’émission américaine : Saturday night Live.
Il apparaîtra sans doute surprenant au public français de voir à quel point dans ce documentaire la politique et la pop culture se mélangent mais ce serait en oubliant qu’aux États-Unis l’un et l’autre sont loin d’être incompatible.

Bien que nous puissions sans doute reprocher au film sa forme de documentaire- exposé, l’utilisation des interviews de la famille, des collègues, de l'ancien président Bill Clinton ou encore de RBG elle-même permettent d’instituer un certain recul face à cette image d’idole politique pop qui l’on fait connaitre ces dernières années. Et nous rappelle ainsi que son ascension s'est faite à l'échelle d'une vie entière de lutte contre toutes les discriminations quelles qu’elle soient.

Le film "RBG" nous donne exactement ce dont nous avons besoin pour titiller notre curiosité et nourrir un nouvel intérêt pour cette femme exceptionnelle dont le combat n’est pas fini et qui se voit être l’objet d’un biopic dans le film "Une femme d’exception" réalisé par Mimi Leder où Felicity Jones lui prêtera ses traits.

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