Critique film
Publié le 24/07/2020 à 16h58 par Grégory
Phase IV
7 /10

Des fourmis du désert se regroupent subitement pour constituer une intelligence collective et déclarent la guerre aux humains. C'est à deux scientifiques et une fille qu'ils ont sauvé des mandibules des fourmis qu'échoue la mission de les détruite.

Célèbre graphiste américain pour son travail dans le domaine du cinéma, "Saul Bass" a travaillé avec de grands réalisateurs comme Otto Preminger, Alfred Hitchcock et Martin Scorsese à de multiples reprises pour la conception d'affiches (celle de "Shining" c'est lui) ou la création de génériques (comme celui de "Psychose"). Il est aussi à l'origine de plusieurs courts métrages et d'un seul long métrage, vous devinez naturellement lequel est-ce ? "Phase IV" est un long métrage fort original mêlant la science-fiction et le fantastique qui ne s'apparente clairement pas à un simple film de monstres mais à une oeuvre personnelle et métaphysique sur la condition humaine...

C'est ainsi qu'au début des années 70, alors que son travail, fort apprécié et de qualité, est vivement sollicité par de nombreux cinéastes, "Saul Bass" eu l'opportunité de mettre en projet un long métrage sur des fourmis. Néanmoins, alors que la société de production avait en tête de surfer sur la vague des films de monstres, le cinéaste avait une vision tout à fait différente de ce qu'il avait l'intention de faire. Et le résultat est forcément décalé par rapport à quoi on pouvait s'attendre. Il suffit juste de voir la fin originale imaginée par Saul Bass (disponible sur l'édition BLU-RAY) ou l'affiche du film (chose étonnante, elle n'a pas été réalisée par Saul Bass himself) pour se dire que la production souhaitait le vendre davantage comme un film catastrophe avec des monstres plutôt qu'une oeuvre plus complexe, écologique et philosophique sur la nature humaine. Ainsi, si vous vous attendez à un film d'attaques de monstres, vous serez forcément déçus. Bien sûr, les fourmis attaquent mais l'ensemble reste réaliste et les attaques sont plus sournoises que violentes... En fait, il faut prendre "Phase IV" pour ce qu'il est afin de l'apprécier au mieux, c'est à dire une oeuvre très personnelle de la part du cinéaste, un plaidoyer sur notre existence, notre place dans l'univers et dans l'infiniment petit. Un film particulièrement soigné aussi au niveau de la forme où les dessins géométriques (en relation avec le travail de graphisme du cinéaste) sont très présentes tout au long de l'histoire. La mise en scène est aussi du plus bel effet et joue habilement avec les différences de taille et de perspectives pour renforcer la menace que représente les fourmis sans pour autant augmenter leurs proportions ni celles des humains.

Pour le casting, même si les véritables stars restent nos chères petites fourmis, notons tout de même les présences de Nigel Davenport ("Greystoke, la légende de Tarzan"...), Michael Murphy ("White House Down"...), Wesley Jonathan ("Make Your Move"...), James Martinez ("Night Run"...), Missy Yager ("Happy Birthdead 2 You"...) et Lynne Frederick ("Le Voyage des damnés"...).

En résumé, loin d'être sans intérêt à condition de ne pas s'attendre à un film classique d'attaques de monstres, "Phase IV" est une oeuvre très personnelle de la part du cinéaste à la fois originale et philosophique sur la condition humaine, son interaction avec la nature et sa place dans l'univers.

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