Critique film
Publié le 03/12/2019 à 11h40 par Floriane
Notre Dame
8 /10

Maud Crayon, est née dans les Vosges mais vit à Paris. Elle est architecte, mère de deux enfants, et remporte sur un énorme malentendu le grand concours lancé par la mairie de Paris pour réaménager le parvis de Notre-Dame… Entre cette nouvelle responsabilité, un amour de jeunesse qui resurgit  subitement et le père de ses enfants qu’elle n’arrive pas à quitter complètement, Maud Crayon va vivre une tempête. Une tempête, qu’elle devra affronter pour s’affirmer et se libérer.

Quatre ans après l’accueil plutôt froid de son anachronique "Marguerite et Julien", l’espiègle Valerie Donzelli est de retour derrière la caméra avec "Notre dame". Non, "Notre dame" n’est pas un film sur l’incendie de la fameuse église parisienne, mais une douce fable où l’actrice-réalisatrice y parle d’amours contrariés, mais bel amour quand même, de gifles, d’architecture, de météo, ou encore des femmes dans le milieu du travail. Bref, un film où l’on retrouve l’univers comique et poétique dont elle a le secret depuis sont premier long métrage : "La Reine des Pommes".

C’est dans un Paris intemporel, fantasmé et pourtant diablement d’actualité que nous transporte Donzelli. Un Paris où les maquettes s’envolent pour forcer le destin. Un Paris où les gens se giflent dans la rue quand ils craquent. Un Paris qui cherche sa place entre tradition et un monde moderne qui va toujours plus vite.

Avec son écriture où les genres se mélangent,Valérie Donzelli nous propose une comédie lyrique, mais qui n’oublie pas de raconter des choses. En dessous de cette légèreté apparente, on sent que quelque chose ne va pas. Certaines personnes craquent en se giflant, les politiques sont plus bêtes les uns que les autres, une femme a encore du mal à se faire respecter et faire entendre ses idées, etc. Valérie Donzelli arrive parfaitement à capter le climat anxiogène qui règne dans le monde d’aujourd’hui. Un monde qu’elle n’oublie pas, mais dont elle préfère déplacer la froideur vers un romantisme et un humour exacerbé. Un choix qui fera fuir ses détracteurs, mais fondre ses admirateurs par la magie sincère qu’il dégage.

Comme pour ses précédents films, Donzelli plonge "Notre dame" dans une ambiance nouvelle vague (la voix off) qui serait passé chez Jacques Demy (une scène musicale) et le Mime Marceau (une séquence muette), mais qui n’oublie pas d’avoir sa propre identité.

Une identité que se trouve le film par son style visuel, mais aussi ses personnages. En particulier secondaires. Car si on aime le couple Maud Crayon (Valérie Donzelli) et Bacchus Renard (Pierre Deladonchamps), c’est pour celui formé par Coco (Virginie Ledoyen) et Didier (Bouli Lanners) que l’on craque. Un duo très attachant, en plus d’être très drôle.

Avec "Notre dame", Valérie Donzelli signe une fable poétique, drôle, attachante et beaucoup plus profonde qu’on ne pourrait penser. Une vraie pépite.

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