Ogata est cinéaste. Il tourne des petits films érotiques, qu’il vend à de riches particuliers afin de satisfaire leurs fantasmes les plus cachés. Sa vie prend un tournant compliqué quand les yakuzas se mêlent à ses affaires, alors que les demandes de ses clients se font de plus en plus étranges et extrêmes. Pour ne rien arranger, il est amoureux de sa femme, mais a de plus en plus de mal à ne pas succomber aux charmes de sa belle-fille. Afin de satisfaire toutes ces pulsions et de mettre fin à ses soucis, il décide de réaliser le fantasme ultime.

Dans un Japon sur le point de changer définitivement d’idéologie, modernisant ses traditions ancestrales et ouvrant son regard sur le monde occidentale à travers l’occupation, Shohei Imamura nous propose une approche délicate du sexe nippon lors de cette période de changement.
Ogata, le personnage principal du film se dépeint en victime de ce changement, un homme riche à la vie peu attrayante, qui décide de joindre les diverses classes sociales à travers le monde de la pornographie. Un business qui s’avère juteux et divertissant pour les classes supérieures. Sa vie se trouve soudainement bousculé par des rapprochements malsains noués et impulsés par sa carrière de pornographe. Des événements qui l’amènent à se poser les bonnes questions sur la liberté démocratique.

Un sujet brûlant et symbolique traité avec sobriété et efficacité, une analyse juste de l’homme, un style visionnaire et clairvoyant qui se déroule à la fois sur un ton comique et dramatique. Le réalisateur japonais réussit à dépeindre de manière remarquable l’humain, ses désirs, ses déceptions, l’isolement et ses manières d’assouvir certains fantasmes.

Une œuvre brillante, à la photographie soignée qui se trouve par légers moments un peu moins nette mais qui apporte une qualité remarquable en générale. Un film exemplaire !