Critique film
Publié le 06/06/2017 à 10h10 par Floriane
La La Land
10 /10

Au c½ur de Los Angeles, une actrice en devenir prénommée Mia sert des cafés entre deux auditions. De son côté, Sebastian, passionné de jazz, joue du piano dans des clubs miteux pour assurer sa subsistance. Tous deux sont bien loin de la vie rêvée à laquelle ils aspirent… Le destin va réunir ces doux rêveurs, mais leur coup de foudre résistera-t-il aux tentations, aux déceptions, et à la vie trépidante d’Hollywood ?

Après des mois d’attente, le multi-récompensé "La La Land" sort enfin sur nos écrans. Le prodige derrière "Whiplash", Damien Chazelle, nous revient avec ce film merveilleux et musical se déroulant dans la plus hollywoodienne des villes. Mais "La La Land" est bien plus qu’une simple comédie musicale romancée.

Dès le premier plan avec cet écran qui s’ouvre sur l’inscription "cinémascope" nous sommes pris de nostalgie et de frissons. S’ensuit une impressionnante scène d’ouverture filmée en plan-séquence invoquant autant Jacques Demy que Gene Kelly. Le film est traversé par ces références aux comédies musicales cultes. Que ce soit "Chantons sous la pluie", "Un Américain à Paris", "Drôle de Frimousse" ou "Le Danseur du dessous". Mais le film n’est jamais écrasé par elles car le réalisateur utilise codes et clins d’½il à ses classiques de manières novateurs en les adaptant pour la nouvelle génération.

Ces scènes chantées et dansées apportent au film un aspect merveilleux avec des séquences visuellement magnifiques qui marqueront sûrement l’Histoire du cinéma. Mais le film est bien plus complexe qu’une simple histoire d’amour chorégraphiée.

Avec cette plongée dans le Los Angeles d’aujourd’hui, Chazelle continue sa réflexion sur l’art et ses sacrifices entamée avec "Whiplash". Faut-t-il accepter les compromis pour être un artiste ? Faut-t-il abandonner ses rêves ? Faut-t-il s’adonner à la nostalgie ou l’abandonner pour avancer ? Toutes ces questions le cinéaste y répond, ou du moins essaye d’y répondre, à travers le destin de ses deux personnages principaux qui passent de naïfs, émerveillés, cyniques à réalistes. Personnages qu’incarnent à l’écran les merveilleux Emma Stone et Ryan Gosling. Les deux acteurs avaient déjà joué ensemble dans "Crazy Stupid Love" et "Gangster Squad". Mais avec "La La Land" ils nous prouvent qu’ils incarnent le couple de cinéma par excellence, tant leur alchimie illumine l’écran. Sorte de Fred Astaire et Ginger Rogers des temps modernes, on s’émerveille devant ce couple aussi beau que touchant.

Niveau musique, la bande originale signée Justin Hurwitz, Benj Pasek et Justin Paul mélange parfaitement jazz, pop et morceaux de musicales dignes des classiques de l’âge d’or du genre. On tombe sous le charme de Sébastien avec la douce "City of Stars", on se déhanche avec "Another Day of Sun" et "Someone in the Crowd", on frissonne avec "Audition (The Fools Who Dream)" et on fantasme avec les personnages lors de l’épilogue presque entièrement musical.

Véritable déclaration d’amour au cinéma, à la ville de Los Angeles et aux rêveurs, "La La Land" est beau, émouvant, drôle, ingénieux avec juste ce qu’il faut de nostalgie pour devenir un chef d’½uvre instantané.

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