Critique film
Publié le 23/02/2018 à 11h08 par Floriane
Henry & June
7,5 /10

Paris, 1931. Anaïs Nin vit une relation stable avec son mari Hugo. Seul son journal intime connaît ses pensées les plus secrètes, ses désirs les plus inavouables. Elle rencontre alors Henry Miller, écrivain encore inconnu, et sa femme June. Ce couple représente le style de vie libérée dont elle rêve depuis toujours. Elle va alors entraîner le couple dans une relation tourmentée, en ayant une aventure avec Henry Miller, mais également en séduisant June…

Avec ce drame érotico-historique Philip Kaufman ("L'insoutenable légèreté de l'être") retrouve l’un de ses thèmes de prédilection, la passion sexuelle. Thème qui rejoint l’œuvre de l’auteur Anaïs Nin qui fit scandale lors de la publication de ses journaux intimes érotiques. Le film s’attache de retransmettre à l’écran l’esprit de l’écrivain, ainsi que sa vision de l’amour et du sexe.

Le long métrage impressionne par sa fluidité dans sa mise en scène et son écriture, renforçant ce sentiment de liberté cher à Anaïs Nin. Le réalisateur n’hésite pas à nous offrir un plaidoyer pour la liberté sexuelle, l’hédonisme et l’art. Cette soif de liberté donne lieu à de très belles scènes, dont celles du bal des Quat'z'Arts (fête organisée par des étudiants parisiens) et dans le bordel où les genres se confondent. Mais le scénario n’oublie pas les questionnements de Nin, notamment sur la bisexualité (séquence de rêve magnifique et d’une grande sensualité) ou la littérature via sa relation avec l’écrivain Henry Miller.

Le récit se déroulant dans le Paris des années 30, Kaufman nous plonge dans une vision de la ville fantasmée, mais d’une beauté visuelle maîtrisée. Eclairés par Philippe Rousselot (nommé à l’Oscar de la Meilleure photographie) les rues et autres lieux de joie de la capitale dégagent une atmosphère hypnotique emmenant le film dans une dimension onirique.

Pour incarner cette personnalité à la réputation sulfureuse on retrouve Maria de Medeiros. L’actrice au charisme digne des stars de l'Âge d'or du muet livre une performance sincère alliant émotions et malice. A ses côtés Fred Ward est convaincant en écrivain à la dérive (Henry Miller) et Uma Thurman est délicieuse en femme fatale, objet de passion et de discorde du couple d'artistes.

Avec ce faux biopic d'Anaïs Nin, Philip Kaufman réalise un film sur la construction de l'identité de cette femme aux multiples facettes doublé d'une déclaration à l'amour et l'art sous toutes leurs formes.

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