Critique film
Publié le 11/02/2016 à 11h55 par Ciné Vor
Creed
8 /10

Adonis Johnson n'a jamais connu son père, le célèbre champion du monde poids lourd Apollo Creed décédé avant sa naissance. Pourtant, il a la boxe dans le sang et décide d'être entraîné par le meilleur de sa catégorie. À Philadelphie, il retrouve la trace de Rocky Balboa, que son père avait affronté autrefois, et lui demande de devenir son entraîneur. D'abord réticent, l'ancien champion décèle une force inébranlable chez Adonis et finit par accepter…

Qui ne connaît pas, ou n'a eu vent du combat de titans qui eut lieu en 1976 entre Apollo Creed et Rocky Balboa ?! Personne ou presque ! De ce fabuleux premier film écrit par Sylvester Stallone, s'en est suivi une fabuleuse saga centrée sur le personnage principal de Rocky Balboa l'étalon italien.
Une vie, une carrière, des combats, des passions et des émotions qui ont marqué chacun d'entre nous à travers quatre générations de spectateurs. Beaucoup parlent de cette saga comme une série de films sur la boxe, oubliant son principal message. Car oui, l'action et le sport font partie de son histoire, mais le véritable message qu'à toujours tenter de faire passer son interprète, c'est la vie !

"Creed" le film : réussit à vaincre la principale difficulté qui lui était imposée, celle de donner lieu à un nouveau round à cette saga mythique. C'est forcé de constater que le pari soigné, dégage une énergie remarquable qui laisse naître sa propre personnalité. Le jeune cinéaste et scénariste Ryan Coogler nous propose un héritage digne et respectable, actualisant brillamment l'émotion que dégageaient les meilleurs films qui ont forgé la légende. La base du scénario communique les mêmes valeurs fondamentales. Des valeurs qui furent si bien résumées dans le film précédent. Lors de la scène, où Rocky s'adresse à son fils, le persuadant que rien ne frappe plus fort que la vie !
De boxe ? Oui, il en est question. Mais avant tout, c'est la transmission d'un savoir, d'un espoir et d'un encouragement qui semble sonner la cloche de ce nouveau round. La victoire recherchée, c'est celle de savoir qui l'on est, d'où l'on vient, et qui l'on souhaite devenir. Peu importe ce que les gens disent, ou pensent, ce qui compte, c'est d'avancer un pas après l'autre, "un pas, un coup, un round" ! C'est ça "Rocky" et c'est ça "Creed" !

Le film dégage une douceur et une émotion sublime, on rit, on pleure (plusieurs fois), on prend des forces et on récupère cette fabuleuse énergie qui nous fait tant de bien. La prestation de Michael B. Jordan est convaincante, il dégage à travers son personnage, le courage et la rage faite d'émotions qui a façonner à l'époque celle de son entraîneur. Physiquement, il a l'allure et les manières de son père de fiction, la carrure et l'attitude remarquable de son mentor. Il affronte dans le film, trois boxeurs incarnés par trois professionnels de la boxe : Anthony Bellew, Andre Ward et Gabriel Rosado. Quant à Stallone, il s'expose dans un rôle qu'on lui connaît trop bien, mais que l'on semble dissocié tellement de lui. Le personnage qu'il a créé il y a plus de quarante ans, nous semble si réel, qu'il fait partie de nous, c'est un proche, un ami, un membre de la famille, que l'on a vu traverser les tempêtes et se relever. Se relever tant de fois, que rien ne semble l'atteindre, et ce film est là pour nous faire mentir, car la vie... Oui encore elle, le rattrape !

C'est donc ému, de découvrir notre héros vieilli et affaibli par la maladie que nous découvrons que Rocky, ce héros américain qui reflète tant de choses que l'on a en chacun de nous "l'amour, la sagesse, la passion, la simplicité et les sentiments" va bientôt nous manquer pour de bon. Je ne révèle pas d'informations, plus importantes que son synopsis, mais seulement un constat qui vous saisi à la première apparition du comédien à l'écran dans son rôle le plus célèbre.

Pour ma part, le film est donc très réussi, l'interprétation juste et émouvante de Sly me fait à la fois du bien et du mal, et son Golden Globe est amplement mérité, je lui souhaite donc un Oscar très prochainement.
Le seul point négatif, si je devais oser, c'est la bande originale, qui me semble manquer de PUNCH, mais c'est peut être dû à mon âge ou à ma nostalgie. Quelques morceaux sont vraiment bons, mais il me manque quelques choses dans ces mélodies et ces montées d'adrénaline, dommage.

En bref, je recommande vivement cette transmission de sagesse !

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