Critique film
Publié le 01/12/2015 à 15h58 par Hélène
Chloé & Théo
6,5 /10

Théo est un Inuit de l’Arctique Nord. Il a l’horrible pressentiment que la nature telle qu’il la connait va s’effondrer pour laisser place à des villes avec des building à perte de vue qui cacheront les rayons du soleil, et qu’ainsi la terre s’affaiblira pour laisser place à une planète morte. Voulant alerter les «anciens», il part pour les Etats-Unis afin de les alerter sur les dangers du réchauffement climatique. A New-York, Théo rencontre Chloé, une SDF loufoque. Chloé & Théo c’est l’histoire d’une amitié hors du commun. Ensemble, ils décident de changer les choses.

"Il avait vécu toute sa vie à ciel ouvert. A chasser et à pêcher dans la nature. Il se retrouvait dans un monde inconnu."
C’est ainsi que la voix off de Chloé nous décrit Théo dès que celui-ci arrive aux Etats-Unis. Intrigué et complètement perdu, il comprend que son voyage n’est pas vain et qu’il est temps de tirer la sonnette d’alarme. Le choc est total entre son Arctique natale et la Grande Pomme.
Le film est tourné tel un documentaire, avec les voix off des deux principaux protagonistes en fond. Chacun explique ce qu’il voit et comment il ressent les choses qui les entourent. La caméra observe le monde à travers leurs yeux. Il n’est d’ailleurs pas rare qu’elle fasse des gros plan sur ceux-ci. On découvre en même temps que Théo une ville remplie de béton, loin de la nature sauvage qu’il a toujours connue.
"- Tu es un esquimaux ?
- Un Inuit.
- Tu viens du Pôle Nord ?
- Presque. De l’Arctique Nord
- Tu vis avec les pingouins ?
- Seulement dans les rêves."
Les New-Yorkais le prennent pour un fou, car Théo n’a qu’un seul but : trouver les "anciens", il est porteur d’un message important à leur intention. Quand il rencontre Chloé et le groupe de SDF avec lesquels elle vit, il se lie d’amitié avec eux et leur raconte son histoire. Quelle scène fabuleuse qui nous est offerte. Faite en animations de synthèse, elle éclaire la beauté de ce film/documentaire par la force de son message. La bande-son qui l’accompagne nous glace le sang et nous scotche devant notre écran.
Théo est porteur d’espoir pour ces SDF qui n’ont plus rien dans leur vie, et ils se mettent tous à la recherche des anciens. L’amitié improbable entre la SDF et l’Inuit se noue petit à petit et arrive à nous émouvoir.
Le film est fluide et offre une succession de scènes intéressantes. Néanmoins on peut lui reprocher une certaine rapidité, les événements se déroulant trop vite. La durée du film - 1h20 - corrobore mes dires et je pense qu’il aurait été plus judicieux d’affiner l’histoire.
Les acteurs jouent leur rôle et sont totalement crédibles. Surprise pour Dakota Johnson, bien loin du rôle d’écervelée qui a fait sa notoriété auprès du public en ce début d’année 2015. Ici, elle campe une sans-abri, anciennement junkie qui ne parle plus à sa famille. Son personnage est une révolutionnaire dans l’âme, ce qu’elle retranscrit très bien à l’écran.
"Je vois de l'innocence et de la détermination."
Le réalisateur - qui a également écrit le film - nous offre un moment de réflexion sur le monde qui est le nôtre. Combien de temps pouvons-nous continuer à vivre en construisant des immeubles et en détruisant la nature et notre planète ? Si le film se veut écologiste, il transmet également un beau message sur l’amitié et les liens humains.
"La simplicité est la clé de la virtuosité."
Le film est simple mais efficace. Ce fut pour moi une belle découverte. Petit plus pour la bande-son que j’ai trouvée sublime et qui m’a arraché une larme plus d’une fois. Ensemble, nous pouvons faire basculer les mentalités et tenter de sauver ce qu’il reste de notre planète.

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