Critique film
Publié le 01/10/2018 à 17h29 par Kévin Aubin
Abdel et la Comtesse
6 /10

A la mort du Comte, la Comtesse de Montarbie d’Haust doit transmettre le titre de noblesse et le domaine à un homme de la famille, comme le veut la tradition aristocratique. Elle ne peut cependant se résoudre à transmettre le domaine à Gonzague, un neveu arrogant et cupide, plutôt qu’à sa fille. Quand Abdel, un jeune de cité débrouillard et astucieux, trouve refuge dans leur château, sa rencontre avec la Comtesse va faire des étincelles ! Issus de deux mondes que tout oppose, ils pourraient bien s’aider mutuellement…

Isabelle Doval démarre comme actrice en faisant plusieurs apparitions dans des comédies françaises tout en restant assez discrète. Privilégiant la réalisation, elle signe dès 1996 ses premiers courts-métrages avant de se lancer dans la réalisation de son premier long en 2003 avec Rire et châtiment. Elle y met en scène son mari, le comédien José Garcia. Elle poursuit dans la réalisation avec deux autres longs-métrages, Un château en Espagne, directement inspiré de la vie de son mari et Fonzy, remake d'un film québécois à succès. Elle passe également par la case télé en réalisant les épisodes de la série Quadras sur M6.

En 2018, elle revient au cinéma avec la comédie Abdel et la Comtesse. Jouant sur la thématique du choc des cultures et des générations, cette comédie légère et sans prétention se regarde sans déplaisir. La réalisatrice use d'une thématique très cinématographique qui n'est pas nouvelle et s'y attache peut-être un peu trop. Le film a des allures de téléfilm et profile une histoire qui sur le papier est plaisante mais qui sur la durée a dû mal à tenir. L'histoire s'égare par moments et enchaîne des rebondissements pas toujours très fins. Certaines scènes étant dispensables. Le spectateur assiste à des passages tantôt drôles et décalées tantôt plus sérieuses et intimistes. L'équilibre n'est pas toujours bien trouvé et le spectateur ne sait parfois pas sur quel pied danser. Même s'il faut bien reconnaître que le film bénéficie de passages plutôt réussis avec un humour léger bienvenue. Bien évidemment quelques clichés sont à dénoter et l'ensemble du film a un air de déjà-vu en sombrant trop dans la facilité. Confronter les manières raffinées de la noblesse et le franc-parler d'un jeune des cités est une thématique qui a le mérite de parler à tous et d'offrir un divertissant sans prise de tête. On passe un bon petit moment en famille.

Isabelle Doval signe une réalisation on ne peut plus classique mais qui convient bien à ce genre de film. La mise en scène aux allures de téléfilm profite aux acteurs, les décors notamment ceux du château de Blossac sont très beaux et donnent envie au spectateur d'y être, la photographie claire et lumineuse correspond à l'ambiance générale légère et la bande-son est composée de mélodies sympathiques.

Charlotte de Turckheim revient au cinéma dans un univers qu'elle connaît bien étant elle-même issu d'une famille de nobles d'Alsace. Elle se glisse à nouveau dans la peau d'une aristocrate et ce rôle lui sied à merveille. Face à elle, Amir El Kacem, jeune acteur ayant déjà eu plusieurs rôles au cinéma et à la télévision, est parfait dans son rôle de jeune de banlieue au c½ur tendre. Il joue simplement et efficacement, et on se prend de sympathie pour lui. Un duo d'acteurs qui fonctionne très bien et qui arrive à emporter le film. Quelques seconds rôles viennent compléter le casting et s'en tirent plutôt bien. Même si certains personnages manquent un peu d'intérêt et que certains acteurs ont un jeu un peu faible.

Pour sa nouvelle réalisation, Isabelle Doval signe une comédie légère, sans prétention et qui se regarde sans déplaisir. Bien qu'un peu trop facile et balisé, le film fait passer un bon petit moment en famille. Du cinéma français comme on en voit énormément chaque année.

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