Critique film
Publié le 20/10/2016 à 12h04 par Fred
600 Miles
8 /10

Alnulfo Rublo s’occupe de contrebande d’armes pour un dangereux cartel de la drogue mexicain. Alors qu’il tente de l’appréhender, l’agent Hank Harris se fait kidnapper. Rublo décide de le conduire à ses patrons, mais 600 miles est un long trajet à parcourir. Des liens se nouent entre le jeune délinquant et le policier.

Pour ses premières pas en tant que réalisateur, Gabriel Ripstein nous plonge dans l'enfer des trafics d'armes mexicains. Choisissant une approche réaliste et authentique, loin d'iconiser ses protagonistes, sa camera colle aux acteurs jusqu’à faire ressentir le moindre grain de sables du Mexique et son soleil de plomb.

En charge d'une enquête sur un réseau de trafic d'armes entre les Etats-Unis et le Mexique, Tim Roth incarne, avec conviction et retenue, un agent fédéral de l'ATF (Agence en charge du trafic d'armes sur le sol américain). La première partie du film va se charger de décrire de façon quasi documentaire le fonctionnement de la vente d'armes légale dans les états américains permettant d’approvisionner avec une grande facilité les gangs vivant au sud de la frontière.
L'agent Hank Harris se retrouve à enquêter sur deux jeunes dont les quantité énormes d'achats d'armes dans les magasins officiels finissent par attirer l'attention des fédéraux. Discret et taciturne, Hank Harris n'a rien du héros et pourtant va basculer lorsque lors d'une tentative d'arrestation qui dérape, il devient l'otage d'un jeune trafiquant.

Transformant littéralement son enquête policière en road movie, Gabriel Ripstein privilégie un montage au rythme plutôt lent afin d'accentuer l'aspect interminable des 600 Miles du titre. La relation entre le petit truand et l'agent du FBI devenant le moteur du déroulement de la suite des événements. En voulant s'éloigner des clichés hollywoodien, le réalisateur choisit un axe plus réaliste sans fusillades au ralenti ou explosion extravagante mais une vision plus humaine qui joue sur les forces et les faiblesses des deux protagonistes.
L'agent FBI n'est pas un héro que rien ne peut atteindre et le trafiquant d'armes ne ressemblent pas à un mafieux mégalomane et prétentieux.
Jouant avec le hors cadre, ce qui lui permet d’éviter la violence frontale, le cadrage impose aux spectateurs d'affronter la situation plutôt que de l'observer. Le montage joue avec les temps morts nécessaire à l'évolution de la relation humaine accentué par une camera portée qui installe le spectateur dans le véhicule au plus près des acteurs.

Lauréat du meilleur premier film à la Berlinale 2015, "600 Miles" se détache des autres films par ses partis pris et ses choix audacieux. Un casting solide (Tim Roth assure son rôle avec subtilité) et une réalisation pensée pour sortir des sentiers battus permet à Gabriel Ripstein de se démarquer pour sa première réalisation.

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